Méditer : les premiers exercices - La Semaine Vétérinaire n° 1419 du 01/10/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1419 du 01/10/2010

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Nous avons évoqué, dans les deux chroniques précédentes, l’intérêt et les bienfaits d’une méditation bien comprise, c’est-à-dire débarrassée de toute tentation de récupération sectaire. Les bénéfices en sont la maîtrise du stress, un développement du calme et un accroissement de la créativité. Nous avons décrit la posture et le contexte, somme toute assez simples, du premier exercice, lequel visait à faire silence pour calmer le corps et le mental grâce à la concentration. Poursuivons aujourd’hui la série d’exercices afin de bâtir une démarche complète pour accéder à la méditation. Il s’agit de la visualisation. Rappelons l’essentiel de la pratique. S’asseoir, le dos droit, sans crispation. Écouter et ressentir sa respiration, les yeux fermés ou mi-clos, et laisser passer, sans les retenir, les images mentales qui défilent. Il est possible, pour se concentrer, d’utiliser un mot, une phrase ou une couleur. Voyons comment la visualisation constitue une étape importante dans ce processus.

La technique de la visualisation, l’apaisement par l’image intérieure

Cette pratique recourt à des images. Celles-là sont, ni plus ni moins, des supports – des conventions en quelque sorte. Bien sûr, ceux qui suivent une voie spirituelle peuvent visualiser, selon leur conviction, le Christ, Bouddha ou d’autres. C’est l’affaire de chacun. Ainsi, si cette technique n’est pas en elle-même religieuse, elle peut aussi bien le devenir selon les aspirations et les convictions de chacun. Qu’elle le soit ou non n’est pas notre propos. Une restriction cependant : ne pas se concentrer sur l’image d’une personne vivante, pour éviter toute association d’idées qui viendrait perturber notre mental. À cette réserve près, chacun peut choisir ce qui lui convient. Telle personne, par exemple, invoquera l’image d’un immense drap blanc illuminé par le soleil. Le plus important sont les effets produits. On pratique un “arrêt sur image” afin que la vision, ainsi installée dans l’esprit, produise un sentiment de paix et de bien-être. Il faut donc se concentrer sur cette image mentale de la même façon que si nous la voyions réellement. Avec un peu d’habitude, il est de plus en plus facile et rapide de se placer dans cette disposition, cet espace, et il n’est bientôt plus besoin de support pour cela. La “non-pensée” surgira comme l’eau quand on ouvre un robinet. La visualisation doit être pratiquée cinq minutes par jour. Prenons l’exemple d’une image : un ciel bleu d’été. Nous allons faire en sorte qu’il remplisse l’intégralité du champ de l’œil mental. Si, comme certaines personnes, vous n’arrivez pas à visualiser les couleurs, imaginez un nuage blanc. Vous allez ainsi “rentrer” dans le bleu oule blanc de sorte que tout votre être en soit inondé. Il faut aussi “respirer la couleur”, la sentir pénétrer les poumons, puis le corps entier. Revenez à l’image mentale choisie dès que votre esprit reprend son vagabondage. Sans violence, sans crispation. Au début on n’arrive guère à se concentrer et à visualiser plus de une minute. Avec l’habitude, on arrive à cinq minutes. Il convient de ne pas dépasser ce laps de temps qui pourrait engendrer chez certains des migraines.

Le pardon à soi-même, du cœur pacifique au cœur apaisé

La méditation est aussi un “pardon laïc et hygiénique” qui peut – mais seulement si c’est votre choix – devenir spirituel. Se pardonner soi-même et pardonner aux autres est une nécessité, car la colère bloque la méditation. Plus nous méditons et moins facilement nous nous mettons en colère. Il faut tendre vers ce que certains auteurs appellent “le cœur pacifique”. Pardonner c’est balayer, défricher pour que le calme s’installe et qu’une joie intérieure survienne et s’épanouisse. Le pardon est un travail sur soi, une véritable introspection. Chacun devient sa propre matière première pour changer, mieux s’aimer pour davantage aimer les autres. C’est un travail qui permet de se libérer progressivement de la pensée mécanique et conditionnée, une manière de ne plus entendre le tumulte permanent des idées. Newton affirmait que « si vous haïssez, vous serez aussi l’objet de haine ». Si vous lancez une balle contre un mur et qu’elle vous revient dans l’œil, ce ne sera ni la faute de la balle, ni celle du mur. Aussi, méditons sur ce principe, également attribué à Newton : « Toute action induit une réaction ». Il nous faut donc mettre le plus possible de conviction dans ce que nous entreprenons – en particulier dans la méditation. La prochaine étape nous fera découvrir comment la méditation peut nous libérer de certaines phobies. Bonne pratique

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