Le diagnostic différentiel du shivering inclut toutes les anomalies de la démarche - La Semaine Vétérinaire n° 1419 du 01/10/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1419 du 01/10/2010

Affection neuromusculaire

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean

L’évolution des signes cliniques est imprévisible.

Le shivering est une affection neuromusculaire qui se traduit par des spasmes involontaires et intermittents des muscles de la région pelvienne. Ils apparaissent lors du reculer ou de la préhension du pied du cheval. L’un des objectifs de la thèse(1) de notre consœur Laure-Aline Dequier a été de synthétiser les éléments connus de cette affection, notamment via une description précise des signes cliniques.

Le membre atteint se lève brusquement, reste bloqué pendant quelques secondes en hyperflexion et abduction, en tremblant, puis le pied se repose à terre, doucement le plus souvent. Les signes cliniques, absents en mouvement, varient selon la gravité du trouble. Ils peuvent être unilatéraux ou bilatéraux. Dans quelques rares cas, l’atteinte touche un ou deux antérieurs.

Des techniques de diagnostic encore marginales chez le cheval

Pour décrire le shivering, notre confrère Jean-Marie Denoix utilise l’abréviation 2HT2S pour “hypertonie, hyperflexion, tremblement, spasticité en station”. Elle résume les différentes composantes de cette affection et regroupe tous les degrés existants. La plupart des facteurs aggravants sont connus par les propriétaires de chevaux atteints : le stress, l’excitation, le froid et le transport augmentent significativement les signes cliniques. Ils peuvent aussi être amplifiés sur des sols inappropriés ou en raison d’une modification brutale des aplombs. L’immobilité totale est à proscrire. Les chevaux de trait et ceux de grande taille semblent davantage touchés, sans prédisposition raciale particulière.

Si les symptômes sont clairs (hyperflexion et abduction d’un membre à l’arrêt) et non associés à d’autres signes, le diagnostic est facile à établir.

Chez les chevaux atteints des postérieurs, les spasmes peuvent être déclenchés par une palpation transrectale, en stimulant manuellement le nerf sciatique sur son passage. La réalisation de cet examen permet d’exclure d’éventuelles anomalies associées, mais n’apporte que peu d’informations sur le shivering. En revanche, la réalisation d’une échographie des muscles fléchisseurs impliqués (muscles glutéobiceps, semi-tendineux et semi-membraneux) peut révéler une structure anormale (présence de graisse ou de zones fibrosées), indicatrice d’une maladie neuromusculaire. L’électrodiagnostic (l’électromyographie et l’électroneurographie) permet d’évaluer l’intégrité fonctionnelle des nerfs périphériques, de la transmission synaptique et du muscle squelettique.

L’utilisation de ces techniques est encore marginale chez le cheval, mais tend à se développer. La réalisation d’une biopsie musculaire permet d’exclure d’autres causes de signes similaires à ceux du shivering (equine motor neuron disease et polysaccharide storage myopathie, voir tableau). Il peut être intéressant de réaliser des dosages d’enzymes musculaires chez les chevaux qui montrent des signes de shivering, en particulier lorsqu’une myopathie sous-jacente est suspectée.

L’intensité des signes et l’évolution sont imprévisibles

Une lésion nerveuse, quelle qu’en soit la cause (infectieuse, ostéo-articulaire, traumatique), semble l’hypothèse la plus probable pour expliquer les signes du shivering. Des investigations plus systématiques (biopsies), sur un nombre élevé de cas, pourraient permettre de se prononcer définitivement sur l’existence d’une origine purement musculaire.

Comme l’intensité des signes, qui varie d’un cheval à l’autre, l’évolution est imprévisible. Tous les cas peuvent se présenter, de l’évolution rapide à une quasi-stabilité, voire une rémission spontanée, en passant par des manifestations intermittentes où le cheval est normal sur de longues périodes.

  • (1) Laure-Aline Dequier : « Le shivering ou maladie des tremblements chez le cheval », thèse vétérinaire, ENV de Lyon, avril 2010.

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