La médecine agricole met l’accent sur la collaboration entre les domaines de la santé

A l’heure actuelle, près de 60 % des agents infectieux pathogènes connus chez l’homme ont une origine animale avérée et 70 % des maladies émergentes ou réémergentes sont issues de la faune sauvage et/ou domestique. L’Institut national de médecine agricole (Inma), en organisant, le 17 septembre à Tours, son 37^e symposium sur le thème “Zoonoses : actualités”, a fait le pari d’actualiser les connaissances sur le sujet par une approche pluridisciplinaire. Ce thème n’a pas été boudé par les professionnels de santé. L’interdisciplinarité de la thématique a bien été respectée, puisque sont intervenus au pupitre aussi bien des médecins, des vétérinaires que d’autres professionnels de santé.

L’épidémio-surveillance est une composante essentielle du contrôle des zoonoses

L’état de santé des populations d’animaux domestiques et sauvages a été passé en revue par nos confrères Jean-Pierre Ganière (Oniris) et Jean Hars (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Ils ont souligné le fait que, même si certaines maladies zoonotiques telles que la rage sont sous contrôle sur le territoire français, le maintien de la surveillance est nécessaire. En outre, des affections que l’on pensait de préoccupation mineure il y a quelques années font parler d’elles aujourd’hui : c’est le cas de la tuberculose bovine, qui fait des dégâts en Côte-d’Or et dans d’autres départements.

François Rodhain, célèbre entomologiste médical, a évoqué les conséquences des changements climatiques et environnementaux sur l’émergence des zoonoses et des autres maladies vectorielles. Béatrice Quinet, praticienne hospitalière, a abordé les zoonoses et les nouveaux animaux de compagnie. Elle a insisté sur les risques de détenir des animaux exotiques en présence de jeunes enfants, et sur l’importance de travailler en collaboration avec un vétérinaire référent.

La collaboration entre les vétérinaires et les médecins est nécessaire

Certaines zoonoses comme la borréliose de Lyme, la psittacose, la fièvre Q ou encore l’échinococcose alvéolaire ont fait l’objet de communications particulières. Comme l’assemblée comprenait une majorité de médecins, les thérapeutiques à mettre en place en cas de suspicion de maladie de Lyme ou de fièvre Q ont fait l’objet de débats. L’échinococcose alvéolaire, une affection parasitaire transmise par les fèces des carnivores – et non par leurs urines, selon une erreur régulièrement commise par les professionnels de santé – a fait récemment l’objet d’un consensus concernant son traitement et son diagnostic. Les recherches récentes sur ce parasite ont montré l’installation de renards contaminés dans certains centres urbains comme la ville de Nancy. Ainsi, chacun des intervenants a insisté sur l’importance de la prévention, mais également sur la complémentarité des différentes disciplines concernées par les zoonoses (médecins, vétérinaires, entomologistes, écologues, etc.).

• Pour en savoir plus : http://www.inma.fr