L’ENVA à Metz, bientôt une réalité ? - La Semaine Vétérinaire n° 1417 du 17/09/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1417 du 17/09/2010

Enseignement. Déménagement et spécialisation

Actualité

Auteur(s) : Pascal Ambrosi*, Nathalie Devos**, Nicolas Fontenelle***

Un rapport préconise l’installation de l’école d’Alfort sur une ancienne base aérienne.

Le transfert de l’école vétérinaire d’Alfort à Metz n’a jamais été aussi proche. Plus exactement, le transfert d’une partie de l’ENVA. L’enseignement canin resterait en région parisienne, tandis que la rurale et l’équine partiraient pour la préfecture de la Moselle (à moins que cette dernière ne rejoigne Dozulé en Normandie…). Le directeur de l’école de Maisons-Alfort, Jean-Paul Mialot, doit d’ailleurs visiter dans les prochains jours le site de la base aérienne 128 de Metz-Frescaty, qui doit accueillir l’ENVA. Quant à Dominique Gros, le maire de Metz (PS), il a rendez-vous fin septembre à ce sujet au ministère de l’Agriculture. Cette scission de l’enseignement d’Alfort est une des solutions préconisées dans un rapport confié au Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER) par le président de la République lui-même. Ce rapport pourrait être rendu public dans les prochains jours. Il met notamment en évidence les carences actuelles en matière de formation et le déficit de praticiens en zones rurales. « Les rapporteurs soulignent que la densité de cabinets vétérinaires est liée à la proximité des écoles (Lyon, Maisons-Alfort, Nantes et Toulouse), provoquant ainsi un déséquilibre, notamment dans l’Est. De nombreux étudiants lorrains, alsaciens ou champardennais sont obligés d’aller étudier en Belgique », indique un proche du dossier qui souligne que la féminisation de la profession entraîne une augmentation des praticiens de ville, spécialisés dans les animaux de compagnie, tandis que l’exercice rural se délite. « Ces considérations plaident en faveur de la création d’une nouvelle école vétérinaire, plutôt orientée vers la pratique rurale et tournée vers la formation d’étudiants issus de pays en voie de développement », détaille-t-il. L’arrivée d’Alfort à Metz constitue l’aboutissement de deux années de lobbying intense.

Nicolas Sarkozy appuie personnellement ce transfert

Petit retour en arrière. En novembre 2008 lors d’un conseil municipal, Dominique Gros évoque “une rencontre” avec des conseillers de l’Elysée et des “conversations” avec le Palais afin d’obtenir le transfert de l’école d’Alfort dans sa ville. L’élu n’a rien trouvé de mieux pour compenser les pertes d’emplois liées à la fermeture de la base aérienne 128 de Metz-Frescaty. Il a donc souhaité que le projet de « création d’un nouveau pôle d’enseignement et de recherche vétérinaire sur le site de la base aérienne libérée soit inscrit dans le contrat de redynamisation du site de défense » (voir encadré). Les arguments de Dominique Gros sont, entre autres, que « la base aérienne dispose de 661 chambres, d’amphithéâtres, de salles de réunion, d’un terrain de rugby, etc. » (NDLR : cela intéresse plus les Toulousains…). Et d’ajouter que « la France connaît l’humiliation de faire former ses vétérinaires en Belgique. Ce serait donc rendre service à la France de créer une cinquième école vétérinaire et de surcroît à Metz, ce qui permettrait de redynamiser la région ». En coulisse, les élus lorrains laissent penser que les responsables de l’ENVA sont en phase avec ce projet. L’école, que nous avions interrogée en novembre 2008, démentait fortement ce qu’elle qualifiait de “rumeur”. En février 2009, en réponse à une question écrite d’un sénateur, le gouvernement affirme que Metz n’accueillera pas Alfort, dont les travaux de rénovation sont en cours. On croit l’affaire définitivement enterrée. C’était sans compter sur la ténacité des élus lorrains, mais également de Nicolas Sarkozy qui appuie personnellement ce transfert. En mai denier, en marge de son déplacement à Metz pour l’inauguration du centre Pompidou, il a confirmé aux élus la venue de l’école d’Alfort.

L’unicité de l’enseignement vétérinaire est menacée

La rapport confié à Jacques Brulhet, vice-président du CGAAER, avance donc la nécessité de développer un enseignement vétérinaire à Metz, soit par la création d’une école stricto sensu, soit par le transfert de l’ENVA. Le déménagement total de l’école en Lorraine paraît peu probable. La construction du centre hospitalier universitaire vétérinaire d’Alfort (Chuva) et ses 3 600 m2 sur trois niveaux a représenté un effort financier conséquent (15 millions d’euros) pour l’ENVA. Par ailleurs, l’installation de l’Anses (ex-Afssa) dans l’enceinte de l’école est évoqué depuis quelque temps déjà… La scission de l’enseignement, canine à Alfort, rurale à Metz, semble donc l’hypothèse la plus probable.

Si l’ENVA devenait une école vétérinaire n’enseignant que la canine, comment s’opérerait la sélection des candidats ? Les vétérinaires issus de cette école ne pourraient-ils pas revendiquer une “spécialisation” au détriment de leurs confrères sortis des autres ENV ? Les mêmes questions se posent pour ceux qui sortiraient du pôle rural de Metz. Si ce projet est adopté, c’est l’unicité de l’enseignement vétérinaire qui est menacée.

Ils vont aussi s’installer à Metz

Dans le cadre de la réforme de la carte militaire engagée par l’Etat en juillet 2008, les fermetures de la base aérienne 128 de Metz-Frescaty, du deuxième régiment du génie et du premier régiment médical à Metz devraient faire perdre 6 200 emplois directs et indirects à la région messine. Un contrat de redynamisation du site de défense (CRSD) de Metz a donc été signé avec l’Etat, qui a promis la création ou le transfert de 1 500 emplois publics. Plusieurs organismes devraient s’implanter sur les anciens sites militaires, dont le pôle statistique national (Insee, 750 emplois), le Centre interministériel de renseignement administratif (70 agents déjà installés), le Centre des applications informatiques de l’Education nationale (250 emplois attendus), le service d’information du ministère de la Défense (250 emplois) et l’unité du CGAAER (15 emplois).

N. D.
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