Trois vétonautes sur quatre souhaitent le lancement d’une campagne de communication institutionnelle

Pas de doute, les vétonautes veulent une campagne de communication pour promouvoir la profession. « Il serait temps », « J’en ai marre de l’image du véto voleur », « Pourquoi ne pas copier ce que font les pharmaciens, les notaires ou les avocats ? », disent-ils. « Il nous faut une campagne efficace, grand public, qui explique que le vétérinaire est loin d’être l’affairiste et le nanti que l’on pense, que nous sommes des gens responsables, présents dans la santé animale et dans la santé humaine tous les jours, toute l’année, estime Christian Rives, installé dans l’Ariège. Nous avons eu “Mon pharmacien est formidable” pendant des mois à la télé, et mon véto, il est comment ? Nous ne savons pas. Il est absent de l’écran. Toutes les professions de santé communiquent à la télévision sans arrêt, sauf nous. Nous ne voyons des vétos que ponctuellement lors des crises ou du Salon de l’agriculture ! Un peu léger, non ? » Parmi les professions de santé, les dentistes sont les derniers à avoir lancé une vaste campagne institutionnelle en novembre 2009. Objectif affiché : changer le regard du grand public sur leur profession et repositionner les praticiens dans la vie quotidienne des Français, car affirment-ils, « si nous sommes des techniciens de la santé bucco-dentaire, nous jouons aussi un véritable rôle sociétal ». L’Ordre des dentistes n’a pas lésiné : affiches et dépliants en nombre dans toutes les salles d’attente, site Internet dédié et campagne de presse. Une étude “post-test”, réalisée par l’Ifop quelques semaines plus tard auprès des lecteurs de la presse quotidienne régionale, a montré qu’ils ont non seulement vu et mémorisé les messages, mais y ont adhéré. « La profession a eu raison de prendre en charge sa communication », se félicitait le président de l’Ordre des dentistes, Christian Couzinou, en avril dernier.

Repositionner le vétérinaire, voilà ce que souhaiterait aussi Etienne Laurent, praticien dans les Yvelines. « A la radio, dans la presse, voire dans des articles d’une demi-page de journal, tel ou tel produit miracle est vanté, et les propriétaires de Médor et Mistigri sont priés de demander conseil à leur pharmacien, à leur “comportementaliste” canin, etc., le vétérinaire est rarement placé comme référent logique et incontesté en matière de soins et de conseils concernant les animaux. C’est un comble !, peste-t-il. A notre Ordre de revaloriser notre profession aux yeux de tous et de mettre en évidence notre professionnalisme et notre dévouement. » Une vétonaute ose déjà un slogan : « Le vétérinaire est garant de la préservation de la santé humaine ». Reste les plus sceptiques qui doutent de la possibilité de faire passer un message commun. « L’exercice de la profession est trop protéiforme. Comment adopter un même langage face à des éleveurs de bovins et à la propriétaire d’un caniche, enfant de la famille ? » Mission impossible ?