L’induction de l’anesthésie au propofol fait l’objet d’études - La Semaine Vétérinaire n° 1416 du 10/09/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1416 du 10/09/2010

Anesthésie équine

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Gwenola Touzot-Jourde

Les chercheurs sont attirés par cette molécule, qui permet un réveil en douceur avec peu d’ataxie.

Depuis plusieurs années, le propofol a pris une bonne part de marché parmi les agents injectables pour l’induction de l’anesthésie chez les petits animaux. La molécule est également couramment utilisée pour la maintenance de l’anesthésie, en association avec des analgésiques. Chez le cheval – il n’y a d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour cette espèce –, plusieurs essais ont été publiés avec des résultats mitigés. Outre le coût conséquent de son utilisation, en raison de la taille de l’animal, la qualité de l’induction obtenue a rarement été jugée satisfaisante. Plusieurs protocoles de prémédication ont été essayés, sans que cela améliore l’induction, souvent qualifiée d’imprévisible. Selon le cheval, cela peut varier du coucher idéal au coucher désastreux avec excitation et galopade une fois en décubitus latéral, sans possibilité de prévoir. Souvent, le volume important, difficile à injecter rapidement, est incriminé, ou encore l’excipient lipidique.

Une induction en général mauvaise, un réveil souvent jugé excellent

Le réveil du cheval est toujours une phase critique. Les chercheurs sont donc attirés par le propofol, qui permet un réveil en douceur avec peu d’ataxie. Sitôt après une induction, il a lieu dans le calme et l’organisation. Il en est de même lorsque le principe actif est utilisé pendant plusieurs heures avec un α2 agoniste en perfusion continue. En revanche, s’il est employé seul pour le maintien de l’anesthésie, le réveil est de qualité variable. L’équipe d’anesthésie de l’université du Colorado(1) a étudié une nouvelle formulation du propofol : une microémulsion micellaire à 5 %, cinq fois plus concentrée que le propofol commercialisé. Les chevaux inclus dans l’étude ont subi deux protocoles : une anesthésie flash ou une induction suivie d’une perfusion de propofol seul pendant trois heures. L’induction pour les deux protocoles comprenait de la xylazine (1 mg/kg par voie intraveineuse) puis, cinq minutes plus tard, le propofol (2 mg/kg par voie intraveineuse). La qualité des inductions est jugée similaire aux résultats obtenus dans les études déjà publiées. Certains chevaux se sont couchés doucement dans le calme et d’autres non. Ce qui est intéressant, c’est que les chevaux ont été couchés deux fois et que les deux couchages se sont révélés de qualité identique pour chaque individu. Lors de l’anesthésie flash, les chevaux ont regagné le décubitus sternal en trente minutes et se sont levés en quarante-cinq minutes environ, du premier coup. Après trois heures de perfusion, le réveil apparaît plus long et de qualité inégale. Le relever se fait en quarante à cent minutes (soixante-dix minutes et au deuxième essai en moyenne). Les chevaux qui se sont levés avec le plus de difficulté sont passés par une phase d’excitation, avec des mouvements de la tête et des membres. Toutefois, tous les animaux, au moment du relever, étaient calmes avec des mouvements contrôlés.

La nouvelle formulation ne modifie pas la qualité du coucher et du réveil

Les auteurs concluent que cette nouvelle formulation du propofol est utilisable chez le cheval et que la qualité du coucher et du réveil est simillaire à celle obtenue avec les autres formulations. Toutefois, d’autres études sont nécessaires pour déterminer l’applicabilité clinique et la sécurité de l’emploi du propofol en agent unique du maintien de l’anesthésie. A l’heure actuelle, le propofol est utilisé avec succès en coperfusion continue avec la médétomidine dans le cadre de protocoles de recherche chirurgicale.

  • (1) M. Rezende et coll. : « Evaluation of cardiovascular, respiratory and biochemical effects, and anesthetic induction and recovery behavior in horses anesthetized with a 5 % micellar microemulsion propofol formulation », Vet. Anesth. Analg., 2010, n° 37, pp. 440-450.

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