Trois confrères sur quatre souhaitent sauver le pélican de Louisiane

77 % des vétonautes se prononcent pour sauver les pélicans bruns, emblème de la Louisiane, menacés par la marée noire qui sévit depuis avril 2010 dans le golfe du Mexique. Plus de 1 080 km de côtes sont actuellement mazoutées, réparties sur cinq Etats américains, mais le plus touché reste la Louisiane, qui subit la moitié des conséquences immédiates. Le pélican brun n’y était plus une espèce menacée depuis novembre 2009 seulement, après une réintroduction réussie en 1970. Il n’est cependant pas le seul animal à subir les conséquences de la marée noire.

Les équipes de sauvetage, coordonnées par le US Fish and Wildlife Service, ont ainsi récupéré plusieurs espèces d’oiseaux mazoutés (pélican brun et blanc, mouette rieuse, fou de Bassan, héron bihoreau, héron garde-bœuf, aigrette neigeuse, aigrette roussâtre, petit blongio, ibis blanc, goéland argenté, bécasseaux, spatule rosée, sterne), mais aussi des mammifères (dont les dauphins) et des tortues. 60 % des animaux proviennent de Louisiane, 16 % de Floride, 12,54 % du Mississippi et plus de 10 % d’Alabama. Le 22 août, sur les 6 610 oiseaux collectés depuis le début, seulement 30 % sont arrivés vivants dans les centres de soin, comme 50 % des tortues et autres reptiles, et moins de 10% des mammifères. Un millier d’oiseaux environ ont pu être relâchés, essentiellement dans les parcs naturels du Texas et de Floride. D’autre part, la surveillance et la localisation des sites de nidification des tortues marines permettent de réduire l’impact immédiat sur ces populations. Les nids localisés dans les zones à risque sont déplacés sur la côte est de la Floride, ainsi que les nouveau-nés. Ainsi, 287 nids ont été délocalisés et plus de 12 000 bébés tortues.

Seulement 3 % des vétonautes estiment le coût des sauvetages trop élevé, et 13 % les croient voués à l’échec. Cela se discute. Après le naufrage de l’Exxon-Valdez en 1989 au large de l’Alaska, la facture s’est montée à environ 15 000 $ par oiseau relâché. Lors du naufrage de l’Erika au large des côtes bretonnes en 1999, seulement 6 % des 36 000 oiseaux mazoutés collectés avaient pu être relâchés. Il est pour l’instant trop tôt pour chiffrer les pertes dans le golfe du Mexique, mais l’addition s’annonce salée. Les images des oiseaux mazoutés ont un fort pouvoir médiatique et leur sauvetage a un large impact sur l’opinion publique. Les études menées sur les animaux dans ces situations permettent aussi d’affiner l’évaluation des conséquences environnementales. Reste à voir l’effet à long terme du panache de pétrole qui reste encore au large, car 50 à 80 % du pétrole libéré est toujours dans l’océan.