Quelle est votre approche du bilan sanitaire d’écurie ? - La Semaine Vétérinaire n° 1414 du 27/08/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1414 du 27/08/2010

Entre nous

FORUM

Ne pas être le messager d’une nouvelle contrainte

Jérôme Seignot, praticien équin à Maisons-Laffitte (Yvelines).

Pour le moment, nous n’avons pas souhaité proposer à nos clients d’effectuer un bilan sanitaire d’écurie, car l’intérêt nous semble trop faible pour obtenir leur adhésion. La facilité d’accès aux traitements permise par les protocoles de soins devrait pourtant être un argument décisif. Mais en pratique, il leur est facile d’obtenir les médicaments qu’ils souhaitent, directement en pharmacie et souvent sans prescription.

L’approche globale de l’écurie, avec un tour complet de l’effectif, est évidemment une démarche intéressante. Mais nous l’effectuons déjà, le plus souvent de manière informelle. Les entraîneurs sont peu informés du contexte et de la finalité de ce bilan sanitaire, qu’ils ne percevront que comme une contrainte supplémentaire, sans bénéfice pour eux. Nous préférons nous garder d’être le messager de cette “mauvaise nouvelle”.

Mais nous n’excluons pas totalement de proposer ces bilans à l’avenir, pour lesquels nous pourrions nous appuyer sur les excellents outils conçus par l’Association vétérinaire équine française (Avef). Il serait toutefois souhaitable que les autorités sanitaires prennent le relais de l’Avef au niveau de la communication, afin que le bilan sanitaire ne soit pas perçu comme une initiative des vétérinaires pour reprendre le contrôle de leur clientèle équine.

La mise en place est encore décevante

Jean-Marc Betsch, praticien équin à Ecouché (Orne).

Ayant participé à l’élaboration des documents destinés à faciliter la réalisation des bilans sanitaires d’écuries, je suis vraiment sensibilisé à leur intérêt. Mais en pratique, leur mise en place reste difficile : dans notre clientèle, nous n’en avons réalisé que six à ce jour.

Ce résultat est décevant.

Le bilan est pourtant bien perçu a posteriori. Les clients apprécient la diversité des sujets qu’il permet d’aborder et la qualité des échanges qu’il occasionne. Ils reconnaissent aussi que les 150 € facturés sont bien modestes rapportés au travail fourni.

Aujourd’hui, la demande n’émane que de personnes soucieuses de respecter la législation ou éconduites par leur pharmacien devant leur souhait d’obtenir des médicaments sans ordonnance. Davantage de contrôles favoriserait la demande. Celle-ci augmentera sans doute sous l’action des organisations syndicales et associatives du milieu équin, qui commencent à communiquer sur le sujet.

Le faible engouement pour le bilan sanitaire est également d’origine culturelle. La médecine équine reste en effet une médecine individuelle. Les bilans sanitaires redorent d’ailleurs le blason de la médecine préventive. Et notre part de marché dans ce secteur a augmenté. Nous avons amélioré, avec l’aide de nos auxiliaires, nos pratiques de vente et de médecine préventive, ce que je considère comme un progrès. Je regrette, en revanche, que les habitudes d’automédication n’aient pas été freinées.

Seuls les gros effectifs auront un bilan personnalisé

Bruno Plainfossé, praticien équin à Crèvecœur-en-Auge (Calvados).

La réalisation des bilans sanitaires d’écuries est en cours au sein de ma clientèle. Pour les clients occasionnels, je prépare des bilans “standard” incluant des protocoles thérapeutiques pour les maladies courantes et des plans de traitements préventifs. L’élaboration de bilans plus spécifiques sera limitée aux exploitations de large effectif. Elle repose sur l’analyse des événements pathologiques de l’année et des résultats des examens complémentaires effectués.? C’est un travail que je faisais déjà, mais qui devient désormais plus formalisé et systématisé. Il est chronophage et justifiera une rémunération. J’envisage mal, en revanche, de facturer le bilan standard aux petits clients, qui ne sont pas demandeurs.

L’intérêt de ces bilans est qu’ils donnent l’occasion de livrer une observation globale de l’élevage et de mettre en évidence des problèmes récurrents auxquels des solutions d’amélioration peuvent être apportées. Ils permettent aussi de transmettre des informations, notamment sur les techniques, services et médicaments nouvellement disponibles, et pourraient générer une modification de nos rapports aux clients. Ils montreront, par exemple, que les plans de prophylaxie ne sont pas immuables, mais évolutifs et qu’il est intéressant de les réévaluer chaque année.

L’exécution rigoureuse des dispositions réglementaires nécessiterait l’élaboration de bilans individualisés pour chacun. Mais une telle tâche relève de l’administratif et prendrait beaucoup de temps, sans apporter de réelle évolution technique ou économique.

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