Quel avenir pour notre profession ? - La Semaine Vétérinaire n° 1414 du 27/08/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1414 du 27/08/2010

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : Fabrice Lauby

Fonctions : praticien à Bourg-en-Bresse (Ain).

Cher confrère, monsieur le président,

Vous trouverez joint au présent courrier une offre d’emploi parue à Pôle emploi au mois d’août(1).

J’ai fait les calculs suivants :

– 26,5 h/semaine correspond à 26,5 x 52/12 = 114,84 h/mois ;

– 1 350 € brut/mois fait 11,76 € bruts de l’heure ;

– si l’on se réfère au tableau de la convention collective des vétérinaires salariés sur le site de l’Ordre, mis à jour en 2010(2), le salaire horaire proposé est inférieur à l’échelon 2 “cadre débutant” du tableau n° 3 de la page web citée ci-dessus ;

– selon les rémunérations de la fonction publique(3), celle proposée par VetAgro Sup correspond à un technicien de laboratoire de classe exceptionnelle catégorie B, échelon 2 (brut mensuel 1 783,01 €/mois), sans prise en compte des primes que touche tout fonctionnaire.

Je me suis amusé à réaliser un sondage auprès d’amis, de la famille et de mes auxiliaires. La question posée était la suivante : “Combien est rémunéré le poste tel qu’il est décrit dans cette annonce ?” Réponse unanime : de 2 000 à 2 500 € nets/mois ! Il y a un sacré écart entre l’idée que se font les gens de notre profession et la réalité économique du terrain… Ceci m’amène à plusieurs réflexions et interrogations.

• La rémunération proposée est-elle conforme à la législation ? VetAgro Sup demande un docteur vétérinaire avec douze mois d’expérience en internat. Quel est le niveau de qualification requis ?

• Il est décrit des activités d’encadrement clinique et de recherche. Ne tombe-t-on pas dans l’exploitation d’un confrère à moindre coût ? Alors qu’il est demandé, à présent, aux structures privées de prendre en charge l’assurance des étudiants stagiaires, et qu’il est interdit, pour de jeunes confrères, de poursuivre leur formation auprès de praticiens libéraux parce que ces stages ne respectent pas la législation. N’y a-t-il pas deux poids, deux mesures ?

• Le salaire brut d’un auxiliaire niveau 4 (temps plein) est supérieur à celui du poste proposé.

• Nos études et notre diplôme ne valent donc pas plus ? Quelle reconnaissance a l’Etat pour notre diplôme, à l’heure où il n’a aucun scrupule à nous solliciter sur les différents fronts sanitaires ?

• Pourquoi réussir un des concours les plus difficiles et les quatre à cinq années d’études qui s’ensuivent, pour se retrouver en bas de l’échelle salariale ?

• Quel est l’avenir de notre profession à ce tarif-là ? Certes, notre principale motivation n’est pas l’appât du gain. Mais en ces temps difficiles, nous avons besoin d’une certaine reconnaissance par les pouvoirs publics, dont un des principaux critères est la rémunération.

Je suis bien conscient que l’Ordre n’est pour rien dans cet état de fait, et si je vous interpelle aujourd’hui, c’est pour savoir ce que pourrait faire la profession afin de mieux défendre ses intérêts et son image.

Après l’attaque en règle de l’Ordre des pharmaciens de ce printemps (une campagne où un pharmacien fait un diagnostic et un geste thérapeutique pour sauver un chaton), la fusion des écoles avec des pôles agronomiques et la réforme des directions départementales, supprimant le mot “vétérinaire”, cette annonce me conforte dans l’impression que notre profession n’est aucunement reconnue.

Dans l’attente de vos réflexions sur ce sujet, je vous prie, monsieur le président, d’agréer l’expression de mes sentiments les plus confraternels.

Lu, vu, entendu

Les métiers animaliers ont la cote

Dans son édition du 22 août dernier, MidiLibre.com aborde le sujet de la filière des métiers animaliers, « en pleine expansion ». Face à « une vraie volonté de régularisation et de professionnalisation de ce domaine d’activités, on voit renaître certaines professions comme en émerger d’autres, plus ou moins originales », indique l’article… qui aurait plutôt dû dire “plus ou moins légales”! Il y est en effet question de Véronique Gaudet-dit-Trafit qui, après avoir « exercé une multitude de métiers animaliers », s’est « perfectionnée dans la dentisterie équine ». « Comme l’école et moi, ça faisait deux, j’ai commencé par le toilettage pour chiens, puis j’ai passé un CAP de palefrenier soigneur. » Sa passion pour les chevaux la conduit à les étudier à Vanches, en Suisse. Puis, elle part sur les routes avec deux autres apprentis dentistes pour se faire la main. « Pour les interventions qui nécessitent l’immobilisation de la bête, Véronique fait appel à un vétérinaire : “Certes, j’ai pratiqué un temps comme assistante de véto, mais je préfère m’entourer d’un professionnel médical”. » « Le métier, pratiqué depuis la nuit des temps, est devenu plus rare avec la révolution industrielle. Malgré cela, on ne peut pas en tirer un complet revenu. » Alors, Véronique cumule d’autres activités, comme ambulancier-taxi pour animaux. « Je me suis même amusée un temps à jouer les détectives pour retrouver les empoisonneurs de chats. » L’amie des bêtes, c’est elle.

Et l’article enchaîne sur un ostéopathe animalier, via le portrait de Dominique Marin, qui « a exercé – et le fait toujours – sur les articulations des hommes avant de se pencher sur celles des animaux ». Selon lui, les gestes sont les mêmes. « Il n’y a pas de science propre. Il faut bien connaître l’anatomie de l’animal », raconte celui qui enseigne l’ostéopathie sur les chevaux, notamment au centre de fonction équestre de Tarascon…

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