Les indications du scanner et de l’IRM sont nombreuses en médecine vétérinaire - La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 02/07/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 02/07/2010

Matériel médical

Gestion

S’ÉQUIPER

Auteur(s) : Virginie Barberet

Fonctions : Diplomate de l’European College of Veterinary Diagnostic Imaging

Procédures complexes et chères, chacune de ces techniques nécessite une sélection appropriée des animaux.

La tomodensitométrie (ou scanner) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) sont de plus en plus utilisées dans la démarche diagnostique vétérinaire. C’est le résultat d’une meilleure accessibilité à l’équipement, des progrès relatifs aux diverses options de traitement et des demandes de plus en plus nombreuses des propriétaires d’animaux.

1 PRINCIPES, AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU SCANNER

L’appareil de scanner est constitué d’un tube à rayons X (similaire à celui utilisé en radiologie conventionnelle), qui tourne autour de l’animal placé sur une table. Des détecteurs situés en face du tube recueillent de nombreuses images de projections. L’ordinateur reconstitue ensuite une image en coupe de la région étudiée.

Les principaux avantages du scanner, par rapport à la radiographie, sont l’absence de superposition des structures et une meilleure qualité de contraste. Le liquide des tissus mous peut alors être différencié, ce qui n’est pas possible en radiologie. Cette résolution peut être améliorée par l’utilisation intraveineuse de produits de contraste radiographique iodés. Cela permet aussi d’évaluer d’éventuelles ruptures de la barrière hématoméningée et d’explorer les vaisseaux (“angioscanner”). Réaliser un “myélo-scanner” est également possible, en injectant ces produits de contraste dans l’espace sous-arachnoïdien. Le scanner présente toutefois une résolution spatiale inférieure à celle de la radiologie conventionnelle (voir tableau ci-dessous).

2 PRINCIPES, AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE L’IRM

L’IRM utilise la résonance des noyaux d’hydrogène, excités par une onde radiofréquence lorsqu’ils sont placés au préalable dans un champ magnétique fixe. Le signal, émis par les atomes d’hydrogène lorsqu’ils retombent à un état énergétique plus faible (relaxation), dépend de la structure moléculaire dans laquelle est situé l’atome d’hydrogène. L’image est reconstruite par ordinateur, à partir des informations recueillies au cours d’une séquence d’excitation et de relaxation. Pour faire varier les conditions d’émission du signal, différentes séquences peuvent être créées. L’aspect des structures varie selon la séquence : le liquide peut être hyperintense (blanc) ou apparaître hypointense (noir).

L’IRM évite la superposition des structures et offre une bonne résolution en contraste. L’utilisation de différentes séquences permet d’évaluer tous les tissus organiques à condition qu’ils contiennent de l’eau. Seul l’os cortical émet un signal faible. L’utilisation intraveineuse de produits de contraste à base de gadolinium permet d’évaluer la vascularisation des tissus ou d’éventuelles ruptures de la barrière hématoméningée. L’IRM présente une résolution spatiale inférieure à celle de la radiologie conventionnelle (voir tableau ci-dessous).

3 DOMAINES D’APPLICATION EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE

L’exploration des affections neurologiques est l’application majeure du scanner et de l’IRM en médecine vétérinaire. L’encéphale, la colonne vertébrale et les plexus nerveux peuvent être visualisés avec les deux méthodes, mais une meilleure résolution des tissus mous de l’encéphale et de la moelle épinière est obtenue avec l’IRM. Ainsi, une hernie discale est visible au scanner, mais seule l’IRM montre la présence et la sévérité des lésions secondaires au niveau de la moelle épinière. Les lésions extensives, de type tumeurs (méningiomes, adénome de l’hypophyse, etc.) ou méningo-encéphalites graves (forme nécrosante), sont visibles avec les deux méthodes. En revanche, l’IRM est préférée en cas de suspicion d’affections inflammatoires, métaboliques ou vasculaires (accident vasculaire cérébral, embolie fibro-cartilagineuse, etc.). Le scanner est plus performant dans les cas de traumatismes de la tête ou de la colonne, en raison de la visualisation parfaite des structures osseuses et des hémorragies aiguës. L’évaluation de la jonction lombo-sacrée est aussi une bonne indication du scanner et de l’IRM. Dans l’investigation de la colonne vertébrale, ce dernier a l’avantage, par rapport au scanner ou à la myélographie, de ne pas nécessiter l’injection d’un produit de contraste dans l’espace sous-arachnoïdien. Cela rend cette technique plus sûre pour l’animal.

Le scanner et l’IRM sont aussi de bonnes techniques d’évaluation pour les autres affections de la tête. Les cavités nasales (du chien et du chat, mais aussi du cheval) peuvent être explorées avec les deux méthodes, toutefois le scanner offre une meilleure visualisation des cornets nasaux. Peuvent aussi être évalués les affections rétrobulbaires et le système auditif moyen (scanner et IRM) et interne (ici, l’utilisation du scanner est moins évidente que l’IRM).

Les affections orthopédiques sont également de bonnes indications de l’imagerie en coupe. Le scanner est performant pour évaluer les petites structures osseuses ou les articulations complexes, par exemple en cas de dysplasie du coude, d’ostéochondrose du tarse ou de fractures du carpe et du tarse. L’IRM permet d’évaluer les tissus mous (tendons et ligaments), plus particulièrement en orthopédie équine où des machines à bas champ peuvent être utilisées sur un cheval debout (sans anesthésie générale). Chez les petits animaux, les affections tendineuses (biceps, fléchisseurs du carpe, etc.) et musculaires (myosites, contractures, etc.) peuvent être évaluées, ainsi que les ménisques, lors de rupture des ligaments croisés.

Enfin, ces deux techniques sont utiles pour rechercher des corps étrangers (la réaction inflammatoire avoisinante est plus facilement visible à l’IRM) ou pour évaluer les tumeurs des tissus mous (estimation des marges avant la chirurgie ou la radiothérapie, bilan d’extension, etc.). Le scanner est préférable pour rechercher des métastases dans les poumons ou les nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques. En règle générale, il est plus performant pour le thorax et l’abdomen, car moins sujet aux artéfacts de mouvement (respiratoires et cardiaques) que l’IRM à bas champ. Les angiographies, pour évaluer les shunts porto-systémiques par exemple, sont possibles avec les deux techniques, mais nécessitent des machines performantes (scanner hélicoïdaux multicoupes ou IRM à haut champ).

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