La mnémotechnie vient au secours de la mémoire - La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 02/07/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1412 du 02/07/2010

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Nous nous plaignons régulièrement de notre mémoire, ponctuellement défaillante, alors qu’il s’agit généralement d’un défaut d’attention. Nous effectuons automatiquement et simultanément un nombre de tâches important, sans en prendre conscience. Parfois, même pour des actes anodins, comme se souvenir de son code de carte bancaire, nous sentons que nous sommes trahis. Mais par qui ? Tout simplement par nous-mêmes. Nous devons être responsables de ce qui nous arrive, sauf en cas d’affection particulière évidemment. Il faut donc être attentif à chacun de nos actes. Bien entendu, cela semble impossible à réaliser à chaque instant, mais nous pouvons décider d’être attentifs à nous-mêmes chaque jour pendant quinze minutes, par exemple, ou de prendre cinq minutes le soir pour se remémorer ce que nous avons fait de notre journée, heure par heure. L’exercice est excellent. Il permet de maîtriser le temps qui, d’ordinaire, nous échappe. C’est aussi un bon moyen de prévention contre la dépression. Au cours de nombreux entretiens, il a été noté que la perte de soi ou de son centre, c’est-à-dire de la faculté de décider pour soi de son emploi du temps, de l’existence que nous désirons mener et de l’adresse à combiner cette exigence avec les contraintes de la vie moderne (au sein de l’entreprise, par exemple), est la plus grande source de stress. Il faut pouvoir être à l’écoute de soi afin d’être disponible pour les autres. La mémoire peut nous faire défaut ou nous trahir à n’importe quel moment. Il convient donc de trouver, en parallèle à ce retour sur nous-mêmes, quelques “prothèses”.

Une méthode simple et efficace qui combine lettres et chiffres

La meilleure façon d’éviter la trahison de la mémoire consiste à conjuguer les ressources des sens et du raisonnement. Les anciens utilisaient ce que l’on appelle la mnémotechnie. Le mécanisme consiste à associer une règle à une application. Par exemple, pour se souvenir d’un code de carte bancaire ou d’un numéro de téléphone, il convient d’associer des sons à des chiffres.

La formule suivante doit être apprise par cœur : « Sot, tu nous mens. Rends les chants que fit Pan. » Inutile de trouver un sens à cette phrase, elle n’en a pas. Il faut comprendre son utilisation. L’association consiste à trouver une équivalence entre les lettres et les chiffres. « Sot » est égal à 1 (seule la consonne est conservée, autrement dit Se = 1). « Tu » est égal à 2, donc Te = 2. « Nous ment » devient Ne. « Rend » se transforme en Re. Et ainsi de suite. En définitive, cela donne la formule “Se, te, ne, me, re, le, che, que, fe, pe”. Il n’y a rien d’ésotérique dans cette formule digne de Harry Potter, juste une association, comme convenu. Se représente 1, Te 2, Ne3, Me 4, Re 5, Le 6, Che 7, Que 8, Fe 9 et Pe 0.

Grâce à ce code, plutôt simple, toutes sortes de combinaisons de chiffres peuvent être retenues. Par exemple : le code d’une carte bancaire est le 2418. Cela donne : te, me, se, que. Et par extension, la phrase : « Tu me suis quoi ! » Il s’agit de faire montre de créativité et de trouver la combinaison de mots qui nous convient. A l’aide de ce simple code, il est possible de retenir de nombreux numéros, sans les oublier. Il n’est pas seulement fait appel à la mémoire réflexe, mais aussi et surtout à la mémoire “déductive”. Notre cerveau connaît la règle. Il l’applique et cela réduit le risque d’une “panne” de mémoire.

Plus généralement, pour mieux se souvenir, il est préférable d’être dans un état de relaxation. Laisser les idées venir, comme chez le psychanalyste. Plus nous essayons de nous souvenir d’une suite de chiffres en voulant “forcer” notre mémoire, et moins nous parvenons au résultat souhaité. Utiliser la mnémotechnie dans la vie quotidienne permet de se rendre compte que ses applications sont quasiment infinies et que les résultats obtenus sont étonnants !

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