Un atelier équin résolument pratique et deux lauréates pour le prix de thèse

L’atelier équin de la SNGTV a abordé deux grands thèmes cette année : la matinée était consacrée aux “gestes qui changent la vie” en clientèle équine. L’aspect résolument pratique et utilisable sur le terrain a été privilégié. La gériatrie⁽¹⁾ a ensuite occupé l’après-midi.

De nouvelles techniques pour traiter différentes affections

Denis Dugardin, praticien à Lisieux, a présenté une technique facile pour réduire des petites hernies chez le poulain sevré, avec la pose d’élastiques utilisés pour la caudectomie des agneaux. Il a ensuite exposé une façon de traiter la contracture sévère des tendons chez le nouveau-né, grâce à la mise en place d’un plâtre et d’un montage de fils de tension, afin de provoquer une extension du membre atteint, associée à des injections de tétracyclines. Une solution facile à mettre en œuvre.

Alain Sensenbrenner, praticien à Truchtersheim, a décrit une technique d’hyperhydratation orale en traitement des maladies respiratoires obstructives : « L’accumulation de mucus est l’une des composantes majeures de ces affections parmi les plus difficiles à résoudre. Une méthode simple et économique d’hyperhydratation forcée par sondage naso-gastrique, associée à l’utilisation de molécules mucolytiques, permet d’augmenter la fluidité du mucus, ainsi que son évacuation. » Cette pratique mériterait d’être validée. Guillaume Fortier, du laboratoire Franck Duncombe, a fait le point sur les prélèvements respiratoires chez le cheval : « Si la cytologie demeure l’analyse de choix et le préalable indispensable à toute utilisation de ces prélèvements, les examens bactériologiques et virologiques des liquides d’exploration respiratoire deviennent une approche complémentaire intéressante des affections respiratoires subcliniques ».

En ophtalmologie, les techniques de pose de cathéter palpébral, fort utile lors d’affections oculaires sévères et de débouchage des canaux lacrymaux, ont été traitées par notre confrère C. Pic.

Enfin, la session s’est terminée par la gestion des plaies : comment référer une lésion articulaire ? « La qualité de la prise en charge initiale, les premiers gestes et les décisions thérapeutiques influencent, voire compromettent, la récupération du cheval blessé », a expliqué Jean-Jacques Roy, praticien à Saint-Gaultier. La nécessité d’une antibiothérapie adaptée à la gestion des plaies complexes a été rappelée. Les injections loco-régionales d’antibiotiques sont une thérapie facile, pratique et efficace pour le traitement des affections septiques des extrémités des membres du cheval. Laurent Brogniez, praticien à Saint-Lambert-des-Bois, a conclu le sujet en présentant de nouveaux pansements interactifs, qui contrôlent l’environnement et favorisent la cicatrisation, et les pansements bioactifs qui peuvent relarguer des substances également actives sur la cicatrisation (à base d’alginate, par exemple).

Deux thèses retenues par les membres de la commission équine

Le prix de thèse a connu un franc succès cette année. Sur une vingtaine de thèses concernant le cheval, présélectionnées par les enseignants des écoles vétérinaires, deux ont été retenues par les membres de la commission équine. Sophie Prudik de l’ENVT a reçu le prix pour sa « Contribution à la prise en charge du poulain orphelin de la naissance à six mois », sur les différentes manières de prendre en charge un poulain perdu ou rejeté par sa mère. L’élevage par l’homme est actuellement la méthode la plus utilisée en France. Le succès de cette stratégie repose avant tout sur la qualité nutritionnelle de l’aliment lacté choisi, sur sa préparation, sur sa fréquence de distribution, et surtout sur les quantités distribuées, souvent insuffisantes. L’adoption par une poulinière de substitution est également bien expliquée.

Cécile Raitière, de l’ENVN, a également été primée pour son travail « Kératites et kérato-uvéites d’origine bactérienne et mycosique chez le cheval, agents en cause et moyens de traitement ». Ces affections sont fréquentes chez le cheval. Après un traumatisme de la cornée, les agents pathogènes la colonisent et créent une infection qui aggrave les signes cliniques. Cette thèse présente les agents infectieux et les différents traitements répertoriés. Les deux gagnantes (ex aequo) ont reçu un chèque de 500 €, une entrée au congrès SNGTV 2010 et une invitation, par notre confrère suisse Pierre Chuit, au congrès de Genève 2012.

• (1) A lire dans notre prochain numéro.