A chaque sous-type de lymphome sa stratégie thérapeutique

Connaître précisément la morphologie d’un lymphome permet de prévoir sa réponse thérapeutique et de donner un pronostic. En effet, le lymphome canin regroupe plusieurs entités au comportement clinique et à la réponse thérapeutique différents. Tel est le message qu’a souhaité faire passer Frédérique Ponce lors des dernières journées du Groupe d’étude en médecine interne (Gemi). Notre consœur a présenté, à titre d’exemple, quatre sous-types de lymphome pour lesquels une chimiothérapie permet des rémissions satisfaisantes ou, au contraire, est vouée à l’échec (^{voir tableau}).

Il est difficile d’obtenir un consensus par rapport au traitement des lymphomes. Cela est en partie lié au fait que la majorité des études américaines ne différencient pas les sous-types, ce qui rend les essais thérapeutiques difficiles à interpréter. Concernant la chimiothérapie, cinq molécules (L-asparaginase, vincristine, cyclophosphamide, doxorubicine, prednisolone) et différents protocoles (COP, COPA, ACOPA, etc.) sont employés. La polychimiothérapie est préférable à la monochimiothérapie. Notre consœur utilise un protocole COP modifié, c’est-à-dire un protocole COP auquel est ajouté la L-asparaginase, à la dose unique de 400 UI/kg par voie intramusculaire en induction. Cette dernière permet une réponse rapide (en quarante-huit heures) pour les sous-types les plus fréquemment rencontrés et est peu toxique. Lors d’échappement, divers protocoles peuvent être utilisés. La lomustine, associée à la prednisolone, semble intéressante dans certains cas. La réponse, la toxicité et la qualité de la rémission sont évaluées dès le premier mois d’induction.

S’adapter au sous-type et à sa localisation pour obtenir une meilleure réponse

L’objectif est d’obtenir une réponse complète et d’intervenir précocement. Les adaptations sont nécessaires, selon le sous-type et la localisation. Par exemple, face à un lymphome cutané localisé, une exérèse et une surveillance sont conseillées, alors que lors de formes diffuses, la lomustine est employée en association avec la prednisolone (survie globale de sept à quinze mois). Pour un lymphome digestif localisé, une exérèse et une surveillance, plus ou moins associées à une chimiothérapie, sont recommandées. Des essais sont en cours chez le chien lors de lymphome digestif généralisé, à base de chlorambucil et de prednisolone, à l’instar de ce qui est réalisé chez le chat.

La conférencière a dégagé des perspectives en termes de traitement. Elle a notamment évoqué les inhibiteurs de l’angiogenèse et le développement en cours d’anticorps monoclonaux chez le chien, qui cibleraient spécifiquement les cellules lymphomateuses. L’immunothérapie est une autre voie. Des essais sont également en cours avec les inhibiteurs de la tyrosine kinase.