La cefquinome au tarissement, Cobactan® DC, devient Virbactan®

Virbac change le nom commercial de la cefquinome dans les seringues intramammaires au tarissement : Cobactan® DC devient Virbactan®. Voilà près de deux ans que le laboratoire a repris la commercialisation de cette spécialité à base de cefquinome, initialement développée par Intervet sous la marque Cobactan®. En effet, le rachat d’Intervet par Schering-Plough avait permis à Virbac d’acquérir une partie des gammes intramammaires, en doublon dans les deux laboratoires en restructuration, notamment Vonapen® HL et Cobactan® DC (dry cow en anglais). Toutefois, le nom de marque Cobactan® et le reste de la large gamme à base de cefquinome appartiennent au nouvel Intervet. Il était donc nécessaire pour Virbac de changer la dénomination de son acquisition. C’est désormais chose faite avec la nouvelle marque Virbactan® qui évoque, bien entendu, à la fois le nom du laboratoire et son origine avec le suffixe “actan”.

Le chef de produit intramammaire, Fabrice Payot, souligne surtout que cette molécule répond aux nouvelles exigences d’un tarissement moderne. En effet, depuis le développement de la pratique du tarissement dans les années 60 à 70, les mammites des vaches laitières ont évolué, mais les vaches taries sont toujours aussi mal entretenues. Aujourd’hui, ces affections sont majoritairement dues à des germes d’environnement, Streptococcus uberis ou E. coli à 57 % dans les mammites cliniques sans signes généraux, et à 72 % en présence de signes généraux. En outre, les nouvelles infections au tarissement sont à l’origine des deux tiers des mammites cliniques qui surviennent au cours du premier mois de lactation, et de la moitié de celles qui apparaissent lors des cent premiers jours de lactation (^{voir graphique}).

La prévention des mammites du début de lactation passe par le tarissement

La prévention des mammites durant le ou les trois premiers mois de lactation passe donc par le traitement au tarissement, pour éviter les nouvelles infections en fin de tarissement. La cefquinome présente alors les atouts d’une céphalosporine de quatrième génération, car elle est efficace à la fois contre les germes Gram positif et négatif, avec une persistance d’efficacité jusqu’au vêlage.

Fabrice Payot souligne que la problématique de l’antibiorésistance est moindre dans la sphère mammaire. Cette céphalosporine de dernière génération n’exerce pas de pression de sélection sur une flore commensale mammaire inexistante, comme c’est le cas sur la flore digestive pour les traitements par voie générale. En outre, les recommandations de restriction de l’Agence européenne du médicament vis-à-vis de cette classe thérapeutique ne visent pas, pour le moment, les traitements intramammaires.

Dans une étude menée en 2007 sur près de cinq cents vaches, notre confrère britannique Andrew Bradley a comparé trois approches : un traitement au tarissement avec un antibiotique à spectre étroit (cloxacilline, Orbenor®), le même antibiotique avec un obturateur (Orbeseal®) et la cefquinome à spectre large (Cobactan® DC). Les vaches des lots Cobactan® ou Orbenor® + Orbeseal® présentent environ deux fois moins de mammites cliniques dans les cent premiers jours de lactation (respectivement 10 et 12 %) que celles traitées par Orbenor® (20 %). Cette différence significative s’explique par la prévention des nouvelles infections par des germes d’environnement en fin de période sèche. Cette prévention peut donc être obtenue soit par une stratégie non-antibiotique avec Orbeseal® (en sus d’un traitement curatif classique au tarissement), soit par l’administration d’un antibiotique à large spectre performant comme la cefquinome.

Fort de ces nouvelles données, Fabrice Payot s’est donné pour objectif d’impliquer davantage les vétérinaires dans des traitements différenciés selon les comptages cellulaires individuels (CCI) de chaque vache. Il a développé des outils en ce sens, notamment des “plans de tarissement” vierges qui peuvent être complétés avec l’éleveur pour l’aider à choisir un produit adapté à l’objectif curatif et/ou préventif. Aujourd’hui, 80 % des éleveurs tarissent leurs vaches par habitude, avec un seul produit qu’ils renouvellent souvent à l’identique d’une année sur l’autre…