Un hôpital dédié à la faune sauvage est le centre d’attraction d’un sanctuaire - La Semaine Vétérinaire n° 1406 du 21/05/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1406 du 21/05/2010

Healesville sanctuary (Australie)

Éclairage

INTERNATIONAL

Auteur(s) : Clémentine Deny

L’Australie abrite une faune sauvage diversifiée, unique au monde. Malgré sa politique de conservation, des espèces sont en danger d’extinction. Le sanctuaire se bat pour aider à la protection de la faune locale.

Le sanctuaire d’Healesville est fondé en 1921 par un médecin anatomiste, sir William Colin Mackenzie. Il s’agit alors de l’Institut australien de recherches d’anatomie, créé pour étudier la faune sauvage native dans le cadre de la recherche médicale. Colin Mackenzie quitte les lieux en 1927 pour réitérer l’expérience à Canberra, confiant le sanctuaire aux autorités d’Healesville.

En 1934, le site ouvre au public. A cette époque, le centre gagne sa renommée mondiale : l’équipe réussit, pour la première fois au monde, à faire reproduire des ornithorynques en captivité. Le premier œuf éclôt en 1940. L’événement fait la une des journaux internationaux. Le sanctuaire se développe en tant que destination touristique et le gouvernement de l’état du Victoria en prend la direction, en 1947. Depuis 1978, le sanctuaire d’Healesville est dirigé par les Parcs zoologiques et Jardins du Victoria. A l’heure actuelle, il est considéré comme le premier sanctuaire de faune sauvage en Australie. C’est grâce à ce succès qu’un hôpital vétérinaire dédié aux animaux sauvages a pu voir le jour en 2005, pour un coût de 6 millions de dollars australiens (environ 4 millions d’euros).

Le centre vétérinaire est intégré à la visite du sanctuaire

L’hôpital reçoit chaque année plus de mille cinq cents animaux, apportés par des particuliers ou issus d’autres réserves. L’équipe vétérinaire réalise environ cinq mille actes par an, du simple examen aux opérations majeures. Le centre hospitalier est intégré à la visite du sanctuaire. Les touristes peuvent y suivre, en temps réel, les interventions vétérinaires via un écran, grâce à une caméra située au-dessus de la table d’opération.

Les assistants soigneurs font une présentation de l’hôpital et de ses missions trois fois par jour. Pendant une demi-heure, les visiteurs ont ainsi un contact direct avec un vétérinaire. C’est l’occasion pour l’équipe de sensibiliser le public à la protection de la faune sauvage.

Un établissement actif au niveau de la conservation des espèces

Les zoos du Victoria sont engagés dans de nombreux programmes de conservation de la faune sauvage. Au sanctuaire d’Healesville, les recherches sont principalement axées sur le wallaby de rocher, le honeyeater (passereau qui vit en Océanie), l’opossum pygmée, le perroquet à ventre orange, la grenouille arboricole à pois et le diable de Tasmanie. L’objectif est de développer la reproduction en captivité de ces animaux, tout en conservant un large pool génétique dans l’espoir de les réintroduire, par la suite, dans la nature.

La renommée du centre attire les sponsors

De nombreuses entreprises apportent leur soutien financier au sanctuaire. Une compagnie d’assurance automobile a même mis en place un numéro d’urgence pour la faune sauvage blessée sur les routes, qui met le conducteur en contact direct avec un centre de secours. En raison de la sécheresse qui sévit depuis quelques années dans l’état du Victoria, les accidents sur la voie publique se multiplient : les animaux sont en effet contraints de se rapprocher des villes et des grands axes pour trouver de la nourriture. En 2009, près de quatre mille constats ont impliqué une collision avec un animal sauvage, en hausse de 13 % par rapport à l’année précédente. Les kangourous sont les premiers concernés (72 %), ainsi que les wombats (6 %).

Un plan de sauvegarde pour le diable de Tasmanie

Le diable de Tasmanie est le plus grand marsupial carnivore encore vivant sur terre. Autrefois présent dans toute l’Australie, il n’existe plus maintenant qu’en Tasmanie. L’espèce est en voie d’extinction en raison d’une maladie : la Devil Facial Tumour Disease (DFTD), un cancer de la face provoqué par un virus, probablement associé à un facteur génétique favorisant.

Cette affection se transmettrait par morsure entre congénères. Les lésions apparaissent en premier lieu autour de la face et du nez, empêchant peu à peu les animaux de se nourrir. Les individus atteints meurent dans les six mois qui suivent l’apparition des tumeurs. Apparue dans les années 90, la maladie a déjà détruit un tiers, voire la moitié de la population, affectant plus de 83 % des individus dans certaines régions. La disparition progressive de cette espèce entraîne la prolifération des renards et des chats sauvages.

L’objectif est de maintenir une population de diables de Tasmanie naturelle et écologiquement fonctionnelle. Le programme comprend plusieurs axes d’action :

– tester la population naturelle pour mieux cerner l’impact et la distribution de la maladie ;

– élaborer des techniques de diagnostic pour connaître son mode de transmission et ses circonstances d’apparition ;

– créer une zone naturelle indemne de la maladie (à l’ouest de la Tasmanie).

Pour cela, il faut maintenir la diversité génétique, protéger les individus qui vivent à l’état sauvage et gérer l’impact écologique de la diminution du nombre de diables de Tasmanie dans la nature. Les zoos du Victoria s’attachent à leur reproduction en captivité et assurent ainsi la survie d’un effectif sain. Si la population naturelle continue à disparaître, il servirait alors de pool de réintroduction.

Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1310 du 11 avril 2008 en page 47.

C. D.
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