L’étiopathogénie de l’intussusception dépend de l’âge

Si la pathogénie et le pronostic de l’intussusception sont bien décrits chez le chien, ce n’était pas le cas chez le chat. Les auteurs⁽¹⁾ ont analysé le dossier de vingt chats atteints de cette affection, dans la plus vaste étude à ce jour. Les chats ont moins d’un an (groupe “jeunes chats”) et plus de six ans (“vieux chats”). Les symptômes, dont la durée médiane est de cinq jours et demi, sont le plus souvent de l’anorexie, de l’abattement et des vomissements. Treize chats sont déshydratés. La palpation abdominale est anormale chez la plupart des animaux : masse intestinale, douleur ou encore distension intestinale. Si la radiographie, avec ou sans contraste, identifie souvent une obstruction intestinale, seule l’échographie fournit un diagnostic spécifique.

Deux chats sont présentés pour une autopsie. Sur les dix-huit présentés à la consultation, treize subissent une laparotomie exploratrice. Parmi ces derniers, une réduction manuelle de l’intussusception est effectuée chez deux animaux et une entérectomie chez onze autres. Au final, l’intussusception est en localisation entéro-entérique (douze chats) ou entéro-colique (huit). Douze chats sur les treize opérés survivent à court terme, et dix sont rendus à leur propriétaire. Deux chattes présentent une intussusception dans les six semaines qui suivent leur mise bas. Cette association a déjà été notée à deux reprises dans une autre étude. Selon les auteurs, la lactation pourrait prédisposer à des changements de la motilité intestinale, qui à leur tour conduiraient à une intussusception.

Cette étude pèche par le manque d’analyses fécales pour rechercher des parasites, et de cultures pour détecter une infection. Mais les auteurs n’ont visuellement constaté aucun élément indiquant que l’intussusception pourrait être liée au parasitisme ou à une infection. Pour eux, le fait le plus marquant est la corrélation entre l’étiologie de l’intussusception et l’âge des animaux. Près de 90 % des “jeunes chats” ont une intussusception idiopathique, et près de 90 % des “vieux chats” une maladie inflammatoire chronique de l’intestin ou un lymphosarcome intestinal.

• (1) J.M. Burkitt et coll. : « Signalment, history and outcome of cats with gastrointestinal tract intussusception : 20 cases (1986-2000) », Javma, 2009, vol. 234, n° 6, pp. 771-776.