Comprendre les aléas de la communication grâce à l’ennéagramme - La Semaine Vétérinaire n° 1406 du 21/05/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1406 du 21/05/2010

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

L’ennéagramme est un outil de classification, un modèle structurant, transposable à l’infini, qui explique et modélise les comportements humains et leur rapport à la connaissance fondamentale. Autrement dit, il s’agit d’un outil, d’un mode de lecture et d’interprétation qui plonge ses racines dans la tradition. Sa “praxis” recouvre les découvertes de la psychologie moderne. La connaissance de l’ennéagramme permet de mieux se connaître et de comprendre ce qui fait le succès ou l’échec d’une communication.

Notre ego ou personnalité se forge lentement au cours de l’enfance. Cette construction se fait selon les pressions de notre entourage. L’enfant apprend ainsi à différencier le bien du mal, notamment par le biais des punitions ou des récompenses. L’ego suivra ensuite une direction particulière, ce que l’ennéagramme appelle “la tendance principale”. Au fil des ans, nous nous identifions à cette tendance principale, parfois même jusqu’à la caricature, car elle nous rassure. Selon l’ennéagramme, il existe neuf types de personnalités qui se définissent selon ce qu’elles cherchent à manifester et ce qu’elles cherchent à éviter (compulsion).

Trois centres dirigent la personnalité des individus

Pour comprendre cette classification, il faut admettre la présence de trois centres qui dirigent tous les individus. Le centre “instinctif”, le centre “mental” et le centre “émotionnel”. Cependant, nous privilégions le centre avec lequel “nous nous sentons le mieux” (centre préférentiel). Nous en utilisons un autre en second lieu et nous réprimons le troisième.

Ceux qui privilégient le centre instinctif relèvent des types 1, 8 et 9. Ils n’aiment pas le changement et développent des habitudes. Ceux qui fonctionnent avec le mental appartiennent aux types 5, 6 et 7. Ils se soucient du futur. Enfin, les “émotionnels” font confiance à leur cœur et leurs réactions sont liées à un passé récent ou lointain. Ce sont les types 2, 3 et 4.

Chacun des neuf types a ses propres caractéristiques. Les neuf forces qui déterminent l’homme sont : la perfection, l’amour, la capacité de réussite, la capacité créative, la connaissance, la loyauté, l’optimisme, le courage et l’acceptation.

Le type 1 veut éviter la colère et être reconnu pour “avoir raison”. Le type 2 ne supporte pas le rejet. Il est à l’écoute des autres, mais peu de lui-même. Le type 3 a peur de l’échec et souhaite être apprécié pour son action. Le type 4 évite à tout prix la banalité. Il entend être reconnu pour “sa différence, son originalité”. Le type 5 craint le vide intérieur, ne permet aucune intrusion dans sa vie intime et veut toujours être au courant de tout. Le type 6 craint la trahison et mise tout sur la fidélité. Le type 7 fuit la souffrance et l’enfermement, il est apprécié pour sa joie de vivre. Le type 8 déteste la faiblesse et s’impose par son autorité. Enfin, le type 9 évitera toujours le conflit. Il souhaite être apprécié pour ses qualités de médiation.

Déterminer son propre centre préférentiel, puis celui de ses interlocuteurs

Selon notre propre type et celui de la personne avec qui nous communiquons, nous pouvons faciliter la compréhension ou au contraire le rejet. Manifester la vertu principale de notre type et reconnaître celle de notre interlocuteur est faire preuve d’intégration (nous et les autres), d’unité ou encore d’harmonie. A contrario, jouer avec notre propre compulsion et celle des autres n’est pas souhaitable. Nous devons chercher à écarter la dysharmonie avec autrui pour éviter une situation de régression, autrement dit réagir avec notre propre compulsion plutôt qu’avec notre force positive.

Comment faire pour mettre tout cela en pratique ? La démarche est simple. Il faut déterminer notre propre centre préférentiel (mental, instinctif ou émotionnel), puis celui de nos interlocuteurs, repérer ensuite notre propre compulsion et celle de nos proches, ainsi que notre tendance principale et celle des autres.

Nous verrons dans le prochain numéro le détail des neuf types et leurs réactions les uns vis-à-vis des autres. Tout le monde dispose de l’ensemble des caractéristiques énumérées. L’une d’entre elles s’impose comme étant la plus manifeste, celle qui nous renseigne sur nous-même et sur autrui.

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