Les vétonautes sont prêts à vendre leur structure à une chaîne de cliniques, mais à bon prix - La Semaine Vétérinaire n° 1405 du 14/05/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1405 du 14/05/2010

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

La question était provocante, la réponse ne l’est pas moins. Compte tenu des réactions négatives, voire hostiles, à la prochaine entrée en vigueur de la directive “services”, qui marquera l’arrivée ou la constitution de chaînes de cliniques sur notre territoire, nous nous attendions à un non franc et massif. Or c’est le oui qui l’emporte. Avec une voix d’écart certes, mais c’est un oui. Qu’il faut prendre avec des pincettes. Nous ne pouvons pas déterminer notre échantillon. Les vétérinaires qui ont répondu au sondage sont-ils tous des praticiens ? Sont-ils tous des libéraux ? Quelle est la taille de leur structure actuelle ? Sont-ils jeunes ou au contraire proches de la retraite ? Car beaucoup de facteurs, évidemment, entrent en jeu dans la décision de vendre sa clinique ou son cabinet à une franchise. Selon les commentaires laissés après les votes, ceux qui sont prêts à céder leur structure le feraient pour des raisons pragmatiques, tandis que ceux qui s’y refusent avancent des arguments plus “philosophiques”.

Ainsi, les tenants du oui disent qu’ils aimeraient se diversifier, « développer de nouveaux services, le merchandising », un plateau technique plus important, mais que leur structure actuelle est trop petite. Des capitaux extérieurs pourraient alors les y aider, pensent-ils. D’autres estiment que la chaîne ou la franchise qu’ils intégreraient prendra en charge « l’administratif », « la paperasse », et qu’ils seront ainsi dégagés de cette tâche chronophage pour mieux organiser leur vie privée ou encore qu’ils pourront, finalement, percevoir une rémunération plus importante compte tenu du rapport temps passé/chiffre d’affaires. « Pour aller voir ailleurs et en finir avec la clientèle », ajoute un dernier.

Face à eux, les vétonautes qui s’opposent à l’idée de vendre leur structure ne veulent pas « voir disparaître le monopole », refusent « de se soumettre à une politique marketing et médicale de groupes financiers », souhaitent garder leur indépendance « leur liberté de gestion », « rester libres » de leurs choix , maintenir leur « statut de professionnel libéral » et éviter « les dérives commerciales ». Les franchises, les chaînes de cliniques, enfer ou paradis ? Le débat n’a pas fini de faire des vagues. Mais il faut rester serein. Nous ne savons pas encore qu’elle sera la hauteur de l’ouverture du capital des sociétés d’exercice libéral à des capitaux non vétérinaires. Surtout, l’impact de ce nouveau modèle économique sera sans doute plus mesuré que ce que nous imaginons. Au Royaume-Uni, 90 % des structures sont toujours indépendantes…

réactions Internet

Les financiers calculeront nos actes à leur juste coût

C’est une manière simple et moderne de mutualiser tout ce que doit faire une structure vétérinaire hors de l’activité médicale proprement dite. A moins de pouvoir se payer un comptable, un gestionnaire, un radio-compétent, un DRH, etc., cela permettra à une petite structure de faire correctement son travail, en respectant la pléthore de contraintes tout en continuant à vivre correctement. Qui dit franchise ne dit pas obligatoirement cliniques low cost. Lorsque des financiers calculeront le prix réel des actes, ils seront enfin valorisés à leur juste valeur.

Philippe Boudart

Qui voudra d’un osthéo ?

Il me semble qu’en tant que vétérinaire ostéopathe, ce n’est pas demain la veille que cela va m’arriver !

Raphaël Boillot

La fin du monopole

Ce serait le début de la fin du monopole des vétérinaires et l’ouverture à une trop grande concurrence (qui pour moi est d’ores et déjà déloyale, il suffit de voir la différence de productivité/rentabilité entre un petit commerçant de quartier et la grande distribution).

Estelle Maggiani

Dérives commerciales

L’existence de réseaux de franchises expose à des dérives qui imposeraient aux vétérinaires des pratiques commerciales et, pire, médicales, pour des raisons de rentabilité. C’est un facteur supplémentaire d’uniformisation appauvrissante, alors que notre métier peut être exercé de façons si variées. En tout état de cause, cela va à l’encontre de la nature même de notre profession, qui permet à chacun de mettre à profit les quelques degrés de liberté qui restent pour faire les choix commerciaux, de gestion et de pratique médicale qui lui conviennent.

Laurent Plantieri
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