Dans un marché vétérinaire 2009 en régression, seuls les pharmaciens ont (un peu) progressé… - La Semaine Vétérinaire n° 1404 du 07/05/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1404 du 07/05/2010

Pharmacie. Régression historique des ventes 2009 en valeur

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Hors pet-food, les ventes des confrères ont régressé de 1,79 %, celles des officines augmentent de 0,64 %.

2009 restera une année noire dans l’histoire de la pharmacie vétérinaire. Jamais, depuis l’adoption de la loi de 1975, le marché vétérinaire (1 milliard d’euros hors pet-food) n’aura autant régressé en valeur (– 1,50 %) et sans doute bien davantage en volume, compte tenu des hausses de tarif habituelles. Avec le pet-food, qui enregistre sa plus faible progression (+ 6,20 %), le marché global ne décroît en valeur que de 0,63 %, alors que l’inflation annuelle 2009 s’est établie à + 0,9 %. Pour la première fois, les vétérinaires sont les plus grands perdants, avec une chute de 1,79 % (hors pet-food), alors que les groupements régressent moins (– 0,68 %) ou que les pharmaciens progressent (+ 0,64 %).

Ces chiffres clefs du marché “vétérinaire” (voir graphique 1) sont diffusés chaque année par l’Association interprofessionnelle d’études du médicament vétérinaire (AIEMV). Cependant, ces statistiques de ventes ne représentent pas les chiffres d’affaires réels. Elles sont calculées à partir du volume des livraisons, valorisées à un tarif standard.

Les ventes de Biocanina, Thékan-Clément, etc., ne sont pas comptabilisées

Ces statistiques n’incluent également que les produits livrés par les seules entreprises adhérentes à l’AIEMV, soit la plupart des fabricants de médicaments et d’aliments qui destinent leurs produits au circuit vétérinaire et la plupart des distributeurs en gros. La plupart, mais pas tous ! Les fabricants ou distributeurs qui ne vendent aucun de leurs produits aux vétérinaires ne sont pas adhérents. Ainsi, les ventes de médicaments des gammes de Biocanina, de Thékan-Clément, des antiparasitaires externes (APE) “grand public”, d’Audevard, etc., ne sont pas prises en compte et conduisent évidemment à sous-estimer certains marchés.

Au final, le périmètre “AIEMV” est quasi exhaustif sur les gammes destinées aux vétérinaires, mais non sur celles pas ou peu rencontrées dans leurs structures. La part de marché de l’ayant droit vétérinaire, communiquée par l’AIEMV (77,35 %), est donc largement surévaluée au détriment de celles des pharmaciens (6,26 %) et des groupements (16,18 %).

Ces chiffres globaux mélangent aussi les médicaments (avec AMM) avec les nombreux produits sans AMM (nutraceutiques, produits d’hygiène, etc.). Chez les animaux de compagnie, ces derniers représentent environ 10 % du marché.

Pour une fois, le porc fait mieux que les animaux de compagnie

2009, qui succède à une année 2008 déjà médiocre, est donc marquée par une double crise. La crise économique 2008-2009 n’a pas épargné la santé animale, notamment le marché des animaux de compagnie qui enregistre les plus faibles performances de son histoire durant ces deux années (voir graphique 2). Quant à la crise agricole, elle a touché de plein fouet les productions animales (– 4,32 %). Sur le marché des ruminants, la chute atteint 6,88 %, alors que le secteur du porc est en légère hausse de 2,75 %. Pour une fois, le porc fait donc mieux que les animaux de compagnie.

2008 et 2009 succèdent aussi à une année 2007 exceptionnelle en termes de ventes de médicaments, avec une hausse de 8 % chez les ruminants. Ce record historique peut aussi expliquer le repli des deux années suivantes, certainement accentué par la double crise.

Le recul est net sur le marché des APE (toutes espèces confondues) qui avait progressé de 20,24 % en 2007 avec la conjonction d’une année à “puces” et l’émergence de la fièvre catarrhale ovine (FCO) chez les ruminants. Les APE ont diminué de 1,37 % en 2008 avant de chuter de 9,30 % en 2009. Néanmoins, sur le long terme, ce marché reste celui qui a le plus progressé en dix ans (+ 70 %).

Toutes les classes thérapeutiques ont régressé l’an dernier à l’exception… des vaccins. Ils progressent de 1,82 % (hors vaccins FCO). Enfin une bonne nouvelle !

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