Sécurité sanitaire des aliments. Perception des consommateurs
Actualité
Auteur(s) : Nathalie Devos
Dans les pays anglo-saxons, l’appréciation du risque se fonde plutôt sur une base scientifico-médicale.
Comment le consommateur perçoit-il la sécurité sanitaire et les acteurs de la chaîne alimentaire ? Sa perception a-t-elle évolué au cours des dernières années ? Pour répondre à ces questions, Gabriel Tavoularis, du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), a présenté les principaux résultats de deux enquêtes récentes lors du séminaire organisé par le Réséda(1) le 8 avril dernier à Paris. La première(2) a été réalisée auprès de 4 344 personnes des cinq continents, avec une moyenne de 500 à 600 sondés dans 8pays. Elle montre que les Français (86 %) sont les consommateurs qui ont le plus souvent « entendu parler de traçabilité » en termes de sécurité sanitaire des aliments, devant les Brésiliens(70 %), les Chinois(50 %), les Sud-Africains (45 %), les Britanniques (31 %), les Américains (27 %), les Australiens (26 %) et les Russes (22 %). Non content d’en avoir entendu parler, les Français savent aussi ce qu’est la traçabilité. Ils citent en premier lieu « le suivi d’un produit du fabricant jusqu’au consommateur » (46 % versus 17 % pour la moyenne des autres pays enquêtés), suivi de « l’origine du produit » (28 % versus 15 %) et du « suivi de la qualité du produit » (9 % versus 5 %).
La relation particulière qu’entretiennent les Français avec leur alimentation est à l’origine des différences constatées. En effet, ils accordent une grande importance à la convivialité et à la « sociabilité alimentaire », ainsi qu’à la tradition gastronomique et le « bien manger ». Ainsi, en France, les conduites alimentaires sont guidées par des normes et des règles qui sous-tendent des comportements, explique Gabriel Tavoularis. La traçabilité est en quelque sorte devenue une norme, entrée dans les mœurs, qui permet « d’assurer un risque minimal ». Dans les pays anglo-saxons (Australie, Etats-Unis, Royaume-Uni), le rapport à l’alimentation se fonde plutôt sur une base scientifico-médicale (propriétés générales et génériques des aliments). Les résultats de l’enquête montrent en outre que, quand il s’agit de se préserver des risques alimentaires, les Britanniques citent l’hygiène, alors que les Français avancent l’origine des produits.
Interrogés sur l’intérêt prioritaire de la traçabilité parmi différents produits, alimentaires ou non, les Français citent en premier la viande(pour 89 % d’entre eux versus 70 % pour la moyenne des autres pays), puis le médicament (80 %), les produits laitiers et ceux de la mer (78 %), les produits frais et surgelés (74 %) et les plats cuisinés ou prêts à consommer (67 %), de façon nettement plus élevée que les autres pays. Le médicament arrive en tête pour ces derniers (en moyenne pour 79 % des sondés).
Cette même étude révèle que les consommateurs français considèrent les pouvoirs publics et les fabricants comme les deux principaux acteurs chargés de garantir la traçabilité des produits de façon collective (respectivement pour 55 % et 53 %, versus 43 % et 63 % pour la moyenne des autres pays). Ils exigent aujourd’hui d’être informés sur la réalité des risques et les pratiques mises en œuvre pour y remédier. En agissant de la sorte, les acteurs de la filière agro-alimentaire n’empêcheront pas les consommateurs de rejeter leurs produits en cas de crise sanitaire, mais ils apparaîtront comme des acteurs responsables, dignes de confiance. Dès lors, les clients reviendront plus vite vers les produits après une “crise”. « Ce qui agace le consommateur n’est pas tant l’idée du risque, mais plutôt le sentiment de subir un risque à propos duquel il n’a pas été informé. Il le vit comme une perte d’autonomie », commente Gabriel Tavoularis.
En cas de crises sanitaires, les consommateurs français estiment que les pouvoirs publics apportent les solutions et les sources les plus objectives d’information. Après la forte déstabilisation due à la “vache folle”, ils sont désormais plus sereins, depuis 2008. La proportion de Français estimant que les produits alimentaires présentent des risques pour la santé est en diminution. Cette moindre inquiétude traduit une bonne maîtrise de la communication, notamment lors de la “crise de la grippe aviaire” survenue en 2006. Une autre étude(3) sur les risques liés à l’alimentation qui inquiètent le plus les consommateurs confirme qu’ils sont moins méfiants depuis 2006, sauf pour le traitement des cultures par des pesticides (voir graphique).
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