Les Rhônalpins au chevet de la permanence des soins - La Semaine Vétérinaire n° 1403 du 30/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1403 du 30/04/2010

Rhône-Alpes. Enquête du conseil ordinal régional

Actualité

Auteur(s) : Françoise Sigot

L’Ordre régional a réalisé une étude pour qualifier son offre en matière de permanence et de continuité des soins. Il dégage des pistes d’amélioration qui pourraient faire école.

C’est pour prendre en compte quelques plaintes de clients qui peinaient à trouver un praticien lorsqu’ils en avaient besoin en urgence, mais aussi pour analyser les causes d’un mal-être vétérinaire exprimé en 2006 dans le cadre d’un livre blanc, que l’Ordre de Rhône-Alpes s’est lancé dans une étude visant à définir « Comment la profession vétérinaire répond aux attentes sociétales en termes d’urgences et de continuité des soins ». Lancée en septembre dernier, « cette initiative a pour objectif de dresser un état des lieux, mais surtout d’établir des pistes de travail afin que la profession puisse assurer les urgences pour toutes les espèces, en tout point du territoire et à tout moment », a rappelé Jean-Marc Petiot, président du conseil régional de l’Ordre de Rhône-Alpes, en préambule à la présentation des résultats de l’enquête réalisée par une étudiante de l’école de Lyon. Une enquête mobilisatrice, puisque plus de 98 % des vétérinaires rhônalpins, soit cinq cent soixante structures, ont répondu. En marge de l’analyse de l’existant, une autre étude, conduite à partir d’éléments datant de 1989, 1999 et 2009, a permis d’analyser l’évolution de l’offre de soins.

Constituer et diffuser une liste des cliniques et de l’offre de soins par espèce

Le premier enseignement concerne la nature de l’organisation des cliniques en matière de permanence et de continuité des soins. Ainsi, 33 % assurent elles-mêmes leurs gardes, 20 % renvoient vers une structure qui prend en charge les urgences vingt-quatre heures sur vingt-quatre et 47 % font partie d’un service de garde.

Les deux derniers modèles sont surtout présents dans les agglomérations et gèrent essentiellement des animaux de compagnie. « Près des deux tiers des répondants nous ont dit souhaiter mettre en place des structures de service entre eux. Un modèle est donc proposé par l’Ordre pour les renvois. En outre, un schéma de fiches de liaison et de règlement intérieur pour les réseaux est en cours de rédaction », a précisé Jean-Marc Petiot, qui a également souligné la grande difficulté à constituer des réseaux en zone rurale.

Au chapitre des problèmes identifiés par cette étude figurent également les soucis pour faire soigner un cheval en dehors des heures d’ouverture, obtenir des renseignements pendant les gardes, ainsi que les effets d’aubaine créés par les cliniques ouvertes en permanence. « Les clients des vétérinaires canins qui réfèrent à une structure dédiée à l’urgence assez éloignée s’arrêtent chez le premier vétérinaire mixte qu’ils rencontrent, ce qui surcharge son système », a déploré Jean-Marc Petiot, qui plaide pour « la constitution d’une liste des structures vétérinaires et de l’offre de soins par espèce, mise à la disposition des confrères et du public ». Par ailleurs, les praticiens semblent de plus en plus usés par les gardes, ressenties comme lourdes et pesantes.

L’étude évoque la création de « structures de garde vétérinaires »

Le volet “historique” de l’étude met en avant la diminution des structures rurales de 15 % durant les dix dernières années, principalement dans la Drôme, l’Isère, le Rhône et la Savoie, alors qu’elles ont augmenté entre 1989 et 1999. En revanche, l’effectif des vétérinaires a fait un bond de 76 % pendant les vingt dernières années, principalement dans la Drôme (+ 136 %) et en Savoie (+ 91 %), tout comme le nombre des structures (+ 66 % pour l’ensemble de la région Rhône-Alpes), la majorité des nouveaux vétérinaires ayant une activité canine. « Le praticien s’éloigne donc de l’élevage », a souligné Jean-Marc Petiot. Quant au nombre de vétérinaires par structure, il reste à peu près stable (1,69 en 1989 et 1,79 en 2009).

« Cette étude montre que la profession est capable de répondre aux attentes sociétales », a conclu le président de l’Ordre de Rhône-Alpes. Ainsi, 96 % des vétérinaires rhônalpins exercent en canine, 29 % en médecine équine, et 50 % accueillent des nouveaux animaux de compagnie (NAC). Un tiers des praticiens sont aussi des partenaires des éleveurs. Mais ils sont également des gestionnaires de crise et contribuent à la protection du consommateur et à la santé humaine… sans compter leur action de sentinelle des maladies émergentes et de prise en charge des animaux errants. Toutefois, le système reste fragile en rurale, en raison d’une pyramide des âges défavorable.

L’étudemetenavant quelques pistes pour améliorer le système de permanence et de continuité des soins, parmi lesquelles la création de « structures de garde vétérinaires » (l’équivalent des « maisons médicales » en médecine humaine) et d’un numéro unique d’urgence vétérinaire avec la mise en place d’un centre de régulation, une meilleure information du client et des regroupements de clientèles, mais aussi la participation financière au maintien de ce système (les collectivités locales et les clients, par voie d’abonnement, pourraient être sollicités). De quoi aider à trouver des solutions pour continuer à proposer une permanence de soins réelle en tout point du territoire et pour chaque espèce, tout en allégeant les contraintes des vétérinaires. Certainement un exemple à suivre. « Avec cette étude, nous jetons les bases d’un observatoire de la profession et nous avons donc bien l’intention d’étendre cette initiative », a assuré Christian Rondeau, président du Conseil supérieur de l’Ordre.

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