L’autopsie des porcelets est un outil clé de la prévention de la mortinatalité - La Semaine Vétérinaire n° 1403 du 30/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1403 du 30/04/2010

Conduite d’élevage

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Catherine Cavarait

Conduite médicale du part, gestion du rationnement, impact du microbisme des mères et identification des agents pathogènes impliqués peuvent ainsi être évalués.

La mortinatalité ne cesse d’augmenter dans les élevages de porcs français. Son taux a doublé entre 1973 et 2003, pour atteindre un mort-né par portée. La prévention de cette mortalité nécessite un diagnostic étiologique précis, pour lequel l’autopsie est la première étape incontournable. Notre confrère Fabrice Robert, du laboratoire Deltavit (Ille-et-Vilaine), a exposé et illustré les spécificités du diagnostic nécropsique des causes de la mortinatalité en élevage porcin, lors de l’atelier “porc” organisé dans le cadre des Journées nationales des Groupements techniques vétérinaires(1). Un diagnostic d’élevage nécessite un nombre suffisant de porcelets autopsiés, c’est-à-dire tous les porcelets morts dans les quarante-huit heures qui suivent la mise bas, chez vingt truies.

Un porcelet qui pèse moins de 800 g a 80 % de risques de mourir. La pesée des porcelets morts doit donc être systématique. Avec une fréquence de 21,6 %, les poids inférieurs à 800 g sont la seconde cause de mortinatalité (voir tableau). L’examen externe indique si le porcelet est vrai mort-né (voir photo 1). Par ailleurs, « les porcelets vrais mort-nés ont fréquemment un aspect œdématié et le contenu de leur estomac est liquide », précise notre confrère. L’aspect et la couleur de la peau informent le praticien d’une libération du méconium, d’une asphyxie liée à la compression du cordon (voir photos 2 et 3) et d’un écrasement probable (voir photo 4). Avec une fréquence moyenne de 23,9 %, les porcelets morts par asphyxie sont les plus nombreux.

La couleur des organes internes permet de dater la mort du porcelet

Le dégagement de la peau, systématiquement réalisé par les laboratoires d’analyses, permet de dépister les lésions traumatiques non visibles lors de l’examen externe, comme les fractures des côtes. Par ailleurs, l’aspect collant du tissu sous-cutané informe sur l’état de déshydratation du porcelet. Lors de l’ouverture de la cavité abdominale, la couleur des organes est importante. Elle permet de dater le moment de la mort du porcelet mort-né (voir photos 5 et 6). L’observation des poumons indique si le porcelet a respiré (voir photos 7, 8 et 9). Lors de l’ouverture des reins, une accumulation de cristaux d’urate (voir photo 10) peut être observée lors de mort par dépérissement ou de diarrhée. Mais c’est l’absence de contenu digestif et de lait dans l’estomac, chez un porcelet qui a marché et respiré, et en l’absence d’autre signe, qui est la plus caractéristique du dépérissement.

Les septicémies précoces sont répertoriées dans 6,1 % des cas de mortinatalité. A l’autopsie, ces porcelets présentent des bourrelets cornés sur les onglons et une atélectasie pulmonaire accompagnée de lésions typiques de septicémie. Sont ainsi notées une polyadénite, une sérosité souvent fibrineuse au niveau du péricarde, du foie, des intestins et du péritoine (voir photos 11, 12 et 13). Ce phénomène infectieux est bien décrit chez l’homme. « La contamination du nourrisson est généralement d’origine maternelle, précise Fabrice Robert. L’analyse bactériologique réalisée sur le sang cardiaque des porcelets atteints de lésions septicémiques met en évidence des colibacilles, des entérocoques, des streptocoques, le plus souvent en culture pure. »

  • (1) Le 15/5/2009 à Nantes.

DÉFINITIONS

• Mort-né : mort au cours de la parturition.

• Mortinatalité : porcelets morts dans les quarante-huit heures qui suivent la naissance. Pour cet indicateur, le laboratoire Deltavit intègre les porcelets momifiés, les mort-nés et les morts dans les quarante-huit heures qui suivent la naissance.

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