La Côte-d’Or déplore de nombreux cas de tuberculose bovine, qui restent localisés - La Semaine Vétérinaire n° 1401 du 16/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1401 du 16/04/2010

Région. Maladies réglementées

Actualité

Auteur(s) : Lorenza Richard

L’Etat s’engage à cofinancer une prophylaxie obligatoire sur l’ensemble du département durant trois ans.

Depuis janvier, trente-sept foyers de tuberculose sont confirmés en Côte-d’Or, et d’autres le seront sans doute dans les jours à venir. L’an passé, la maladie était en recrudescence dans plusieurs cheptels de renouvellement, alors que les mesures d’abattage total, de vide sanitaire et d’achat d’animaux sains en dehors du département ont été strictement appliquées. Face à cette situation, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) a mobilisé un groupe d’experts, début juillet 2009. Leur rapport, restitué deux mois plus tard, confirme que la tuberculose affecte simultanément les élevages de bovins et la faune sauvage. En conséquence, la procédure de dépistage dans les exploitations est renforcée et associée à la gestion des espèces sauvages sensibles.

Une procédure d’abattages-diagnostics efficace

Un arrêté ministériel du 19 novembre 2009 impose la prophylaxie à tous les élevages de Côte-d’Or, par une intradermoréaction comparative (IDC), durant trois ans, l’Etat s’engageant à cofinancer ces mesures exceptionnelles.

« L’enjeu est de s’assurer que la zone à risque est circonscrite, précise Pierre Aubert, à la tête de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP 21), et de maîtriser la situation pour éviter un impact régional, voire national. » En première intention, une IDC, technique la plus spécifique, est réalisée chez tous les animaux de plus de douze mois. En cas de suspicion, un dosage d’interféron gamma est effectué, et l’IDC est étendue aux jeunes dès l’âge de six semaines. « La tuberculose n’est pas une maladie du passé, explique Thierry Virely, président du Groupement technique vétérinaire de Côte-d’Or. L’IDC fonctionne bien, à condition que le temps nécessaire soit pris pour la réaliser correctement. Cette prophylaxie représente vingt semaines de travail supplémentaire pour un vétérinaire à temps plein, dans un cabinet de quatre associés. » Elle nécessite donc un lourd investissement sur le terrain, en personnel et en disponibilité, mais les praticiens ont répondu présents. « Le Groupement de défense sanitaire a aussi fait un effort, notamment par la collecte des prises de sang. Ce travail est épuisant et stressant, car les éleveurs ont peur du résultat », ajoute Thierry Virely.

Un arrêté préfectoral établit un arbre décisionnel renforcé pour privilégier le recours à l’abattage-diagnostic des bovins suspects. Des lésions ont ainsi été trouvées chez 12,8 % des cinq cents bovins abattus, et 20 % des résultats restent à dépouiller.

« Ces chiffres pourraient paraître affolants, mais ils nous apportent en fait deux informations assez rassurantes, explique Pierre Aubert. Tout d’abord, les cas décelés à ce jour sont exclusivement localisés dans la zone à risque initiale. La maladie ne s’est donc pas propagée. En outre, les foyers ont été identifiés grâce aux nombreux abattages-diagnostics, ce qui démontre l’efficacité et la pertinence des moyens importants déployés, mais aussi de la démarche. »

Afin de gérer ce dossier particulièrement lourd, le ministère de l’Agriculture a mis des moyens humains supplémentaires à la disposition de la DDPP, et mène une réflexion pour la simplification du dispositif d’abattage sélectif applicable en Côte-d’Or.

La faune sauvage est-elle un révélateur ou un réservoir ?

La seconde partie de la procédure mise en place par l’Etat consiste à organiser la lutte contre l’affection au sein de la faune sauvage. Le plan de dépistage chez les sangliers a associé, d’une part l’autopsie et la recherche de la tuberculose par polymerase chain reaction (PCR), qui ont permis de détecter douze animaux positifs cette année, et d’autre part la mise en culture, dont les résultats sont attendus.

Trois sangliers positifs ont été trouvés en dehors de la zone historique de la maladie, où des mesures de régulation de leur population sont prises. Il reste à déterminer d’où ils viennent. Les cervidés sont tous négatifs (lésions et PCR). Seize blaireaux ont été trouvés positifs en 2009. Un important plan de prélèvements est engagé depuis le 1er mars dernier dans l’ensemble du département, et les populations de blaireaux sont régulées autour des foyers. Les résultats permettront de déterminer l’ampleur de l’atteinte dans cette espèce, qui est une source persistante de l’infection avérée au Royaume-Uni. Pour Pierre Aubert, il est important que la faune sauvage « reste un révélateur de la présence de la maladie, mais n’en devienne pas un réservoir durable ».

La tuberculose en Côte-d’Or

• En 2009 :

– 17 foyers ;

– 23 sangliers contaminés ;

– 16 blaireaux contaminés ;

– un renard contaminé, piégé dans un terrier de blaireau.

• Depuis janvier 2010 :

– 1 900 troupeaux, soit 170 000 bovins, à dépister sur l’ensemble du département ;

– 37 foyers, plus 10 suspicions ;

– pour l’instant, 6 foyers ont choisi l’abattage total, 28 l’abattage sélectif ;

– 12 sangliers contaminés ;

– étude en cours pour les blaireaux.

L. R.
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