Un bon diagnostic pour un bon traitement

La bonne utilisation des antibiotiques est décidément d’actualité. Le sujet était au centre des discussions le 30 mars dernier, durant l’assemblée générale des Groupements techniques vétérinaires (GTV). C’est aussi le thème choisi pour les journées nationales des GTV, qui auront lieu à Lille du 26 au 28 mai prochain. La problématique est multiple. L’augmentation de l’incidence des résistances observée en médecines humaine et animale fait courir le risque évident d’une réduction d’efficacité des traitements. Un double risque pour la santé animale si les molécules réputées à risque se voyaient réservées à la santé humaine. D’où un engagement récurrent de la SNGTV sur ces questions. Après la rédaction du guide de bonnes pratiques des antibiotiques, présenté l’an passé, la fédération interviendra dans le comité de coordination national pour un usage raisonné des antibiotiques, dont la création, fin 2009, sera officialisée par un décret dans le courant de l’année.

Surfer sur la nouvelle vague sanitaire, entre compromis et consensus

L’implication de la SNGTV dans les Etats généraux du sanitaire concerne plusieurs dossiers qui peuvent potentiellement changer la place du vétérinaire. Si Jean-Luc Angot, directeur adjoint de la DGAL, salue la mobilisation des vétérinaires dans le cadre de la lutte contre la fièvre catarrhale ovine, il insiste sur le coût supporté par l’Etat, tout en expliquant que la future organisation sanitaire définira le positionnement et la responsabilité de l’Etat, notamment pour déterminer les maladies qui dépendront de son autorité par opposition à tout ce qui restera sous celle des organisations professionnelles.

La rénovation du mandat sanitaire et l’acte vétérinaire sont d’autres sujets “chauds” qui pourraient recevoir une douche froide à la fin des Etats généraux du sanitaire. Dans le cas du premier, la SNGTV continue « d’œuvrer en faveur de son renforcement et de son élargissement aux missions d’épidémiosurveillance, à la santé publique vétérinaire et à la protection animale ». Il semble que les définitions de vétérinaire habilité et de vétérinaire mandaté soient élaborées, ainsi que les missions qui leur seraient attribuées. Le sujet le plus avancé concerne les vétérinaires certificateurs, pour lesquels un dispositif de formation, en partenariat avec l’Ecole nationale des services vétérinaires (ENSV), serait en cours d’élaboration, avant même la fin des Etats généraux.

La réalisation d’actes vétérinaires par les éleveurs ou d’autres non-vétérinaires sera sans doute légalisée par un amendement à la loi de modernisation de l’agriculture. Prendra-t-elle la forme d’une délégation, comme l’envisage l’administration, ou d’une dérogation, comme le souhaite la SNGTV ? L’avenir le dira.