La dynamique d’infection était le fil conducteur des Rencontres internationales porcines - La Semaine Vétérinaire n° 1399 du 02/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1399 du 02/04/2010

Porc. 340 acteurs de la filière porcine présents aux Ripp le 5 mars 2010

Actualité

Auteur(s) : Catherine Cavarait

Le circovirus PCV2 et Mycoplasma hyopneumoniae ont majoritairement alimenté les débats.

La mise au point sur les nouvelles solutions en pathologie porcine, tel était le thème de la 11e édition des Rencontres internationales de production porcine (Ripp) organisées par le groupe Chêne Vert et Synthèse Elevage, à Loudéac (Côtes-d’Armor), le 5 mars dernier(1).

La matinée a été consacrée à la gestion des infections par le circovirus PCV2 et celles dues à Mycoplasma hyopneumoniae dans les élevages naisseurs-engraisseurs. Développer des conduites zootechniques, médicales et sanitaires personnalisées pour chaque élevage, qui optimisent la résistance des porcs au regard d’une dynamique maîtrisée de ces contaminants, était au cœur des interventions. Dans ces domaines, les expériences française, québécoise et nord-américaine de chercheurs et de vétérinaires ont été exposées.

La vaccination massive des porcelets au Québec a changé l’épidémiologie du PCV2

Que faire lorsque la maladie évolue de plus en plus en « circovirose d’engraissement »? Comment décrire la dynamique d’infection du circovirus porcin de type 2 (PCV2) en milieu vacciné ? Notre confrère Philippe Le Coz, praticien à Loudéac, a présenté la limite de l’utilisation des outils actuellement disponibles pour mesurer la circulation virale dans l’élevage, le portage et l’excrétion. Il a proposé deux hypothèses de dynamiques d’infection. Dans la première, tous les animaux sont en contact avec le PCV2 et excrètent le virus. Dans ce cas, le risque de maladie est lié aux conditions favorisantes. Dans la seconde, certains animaux n’entrent plus en contact avec le virus et des sous-populations négatives, donc sensibles, apparaissent. « Au Québec, les porcs de 50 à 80 kg de poids vif ont été affectés à partir de la fin 2004, mais pas ceux des pouponnières(2) (postsevrage) », a indiqué notre confrère François Cardinal (consultant Avi-Porc, Québec). Compte tenu de l’expression de la maladie, la vaccination des truies a été abandonnée. 98 % des porcelets des élevages suivis par notre confrère sont vaccinés, ainsi que les cochettes avant l’insémination. « Je suis persuadé qu’en utilisant massivement la vaccination des porcelets, nous avons changé l’épidémiologie du circovirus dans nos troupeaux par rapport à ce qu’elle était en 2006. Maintenant, nous ne vaccinons plus les porcs au cours de la semaine qui suit le sevrage, mais entre trois et six semaines après celui-ci », a argumenté notre confrère, pour qui la résistance génétique est la voie d’avenir.

La gestion des infections à mycoplasmes requiert une solution personnalisée

En raison de son renouvellement constant, la population d’un élevage de porcs compte en moyenne moins de 10 % d’animaux adultes, d’où un microbisme particulièrement fluctuant. « Maintenir les maladies sous le seuil clinique est un challenge qui implique la mise en place de conduites spécifiques de l’élevage et de son microbisme », a insisté François Madec, sous-directeur chargé de la filière porcine à l’Afssa de Ploufragan. Il n’y a pas de dynamique infectieuse maîtrisée de M. hyopneumoniae sans une connaissance du statut sanitaire de l’exploitation et de la circulation de l’agent infectieux dans le système d’élevage.

En la matière, l’adaptation des cochettes et la gestion de l’infection du troupeau de truies font partie des points clés de la réussite de la gestion de l’infection.

Après les bases du raisonnement, notre confrère Arnaud Lebret, praticien à Pontivy, a présenté trois cas de mise en place de programmes de maîtrise et leur évaluation. François Cardinal a quant à lui exposé huit stratégies de gestion de l’infection à M. hyopneumoniae, dont trois originales relatives à l’introduction de cochettes positives vis-à-vis de la bactérie : l’auto-renouvellement des cochettes de remplacement, la ségrégation des parités, le protocole d’adaptation de cochettes négatives pour M. hyopneumoniae. Concernant l’auto-renouvellement, notre confrère recommande de garder les femelles F1 issues de deuxième parité ou plus qui ont un poids de naissance et de sevrage supérieur à la moyenne, et pour lesquelles des chaleurs sont observées avant l’âge de six mois. L’élevage en parité ségréguée consiste à séparer, dans deux maternités, la parité 1 et les parités 2 et plus. Leur progéniture est élevée séparément. Dans ce système, les animaux de remplacement sont des truies gestantes de deuxième portée. Quant à l’adaptation des cochettes négatives pour M. hyopneumoniae, âgées d’un à quatre mois, elles sont acclimatées en quarantaine pendant cent jours.

Parmi les autres sujets abordés, le responsable d’une maternité collective bretonne de six cent quarante truies a partagé son expérience de l’élevage des truies gestantes en groupe avec notre confrère Kristian Krogh (LVK, Danemark). Ce dernier a souligné l’augmentation du nombre de truies boiteuses, des retours en chaleur à vingt et un jours et un taux de mortalité qui atteint 14 % dans le cadre de cet élevage en groupe(3).

  • (1) Elles coïncidaient cette année avec le 20e anniversaire des Rencontres internationales de production (Rip), dont le rythme est annuel. Elles sont aviaires une année (Ripa) et porcine l’année suivante (Ripp). 12 conférences et 1 atelier pratique ont été l’occasion d’apporter des points de vue pluriels sur la gestion sanitaire et zootechnique des élevages de porcs.

  • (2) Moins de 10 % des élevages ont été confrontés à la MAP en postsevrage.

  • (3) Au Danemark, plus de 75 % des truies sont logées en groupe versus 20 à 25 % en France.

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