« Une combinaison entre un cabinet vétérinaire mixte à Hanoï et une chambre d’agriculture internationale »

La Semaine Vétérinaire : Quel a été votre parcours avant Asvelis ?

Patrice Gautier : Fils d’éleveur et diplômé de l’école vétérinaire de Nantes en 1994, j’ai fait un peu de clientèle avant d’être assistant à la clinique des animaux de compagnie à l’ENVN pendant un an. J’ai ensuite travaillé pendant quatre ans en Angleterre, avant de revenir en France où j’ai intégré Merial puis Pfizer, en recherche et développement de médicaments vétérinaires. Entre 2000 et 2007, j’ai été le représentant français de Vétérinaires sans frontières (VSF, désormais AVSF) au Vietnam. En 2007, à la suite de ma démission d’AVSF, j’ai créé Asvelis avec ma femme, Maï.

S. V. : Comment et pourquoi est né Asvelis ?

P. G. : Travailler pour AVSF impliquait de se consacrer uniquement aux petits élevages, dans un but de réduction de la pauvreté. Après quelques années, cette déconnexion totale des moyens et grands élevages est devenue un peu frustrante en termes professionnels. Pour aider l’agriculture familiale et villageoise, il est bon de connaître les exploitations plus élaborées. De plus, l’activité était trop liée à des financements à court terme (trois ans au maximum), sans possibilité d’investir sur le long terme.

Dans le cadre de mon travail pour AVSF, notamment avec l’émergence de la grippe aviaire en Asie du Sud-Est en 2004, j’ai eu l’occasion de collaborer avec la Banque mondiale, l’Agence française de développement, l’Agence américaine pour le développement international, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), etc. Par ailleurs, Maï avait déjà créé une clinique pour petits animaux de compagnie à Hanoï.

J’ai aussi été nommé expert de l’OIE en 2006.

En juillet 2007, le groupe Asvelis (une entité au Vietnam et une entité internationale) a été créé avec l’objectif de développer une équipe caractérisée par une forte synergie entre les ressources humaines asiatiques et des spécialistes occidentaux, pouvant fournir des services de qualité pour le développement des filières animales, la santé animale et la santé publique.

S. V. : Comment a évolué Asvelis depuis 2007 ?

P. G. : Le démarrage s’est fait lentement. Nous avons commencé par travailler avec Evialis, pour du conseil en élevage de porc, puis avec une organisation non gouvernementale américaine, pendant un an, dans les filières porc, poulet et mouton au Vietnam. Nous avons ensuite mené un projet en Thaïlande début 2008, avant de nous investir dans Stop AI qui a joué un rôle important dans le développement d’Asvelis, avec un renforcement professionnel de l’équipe et une amélioration du chiffre d’affaires.

Il s’agit typiquement du genre d’action qui nous intéresse.

Le groupe est présent de façon permanente au Vietnam et en Thaïlande. Il va s’implanter cette année en Afrique de l’Ouest, dans le secteur avicole.

L’entreprise est passée de six employés en 2007 à douze en 2008 et vingt-quatre en 2009, pour atteindre certainement trente-cinq cette année.

En résumé, Asvelis est une combinaison entre un cabinet vétérinaire mixte à Hanoï et une chambre “internationale” d’agriculture pour le développement de l’élevage.

A titre individuel, j’effectue aussi des missions pour l’OIE dans différents pays asiatiques et africains.