Notre cerveau, vulnérable, nous pousse à la dépendance - La Semaine Vétérinaire n° 1396 du 12/03/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1396 du 12/03/2010

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Notre cerveau est insatiable. Il demande sans cesse des récompenses qui sont à l’origine de l’addiction. Cet engrenage se caractérise par un phénomène de dépendance et d’accoutumance. Pour en sortir, chacun peut “reprogrammer” son cerveau conformément à ses vraies valeurs.

Le néocortex est paralysé par les émotions. Or nous confondons souvent les émotions et le consentement, ce qui conduit à prendre des décisions absurdes, regrettées une fois le calme revenu. Cela s’observe lors d’escroqueries financières qui, contrairement aux agressions, aux vols et aux homicides, ne sont possibles qu’avec notre “consentement”.

La production d’émotions a toujours été le moyen privilégié de domination des hommes. Elles nous disent ce que nous avons envie d’entendre. Elles relient aux rêves, à l’enfance, portent les fantasmes de chacun. Le néocortex est là pour en déjouer les pièges, mais il est souvent privé de “parole”. Le cerveau reptilien, qui se nourrit en particulier de peur, et plus généralement d’émotions, prend trop souvent le dessus. Chez l’enfant, la vulnérabilité du néocortex se manifeste via des décisions dictées par le plaisir immédiat (bonbons, jeux). Chez les seniors, elle est aussi particulièrement perceptible, car les fonctions du néocortex diminuent avec l’âge. Il y a donc une perte de vigilance.

Toute dépense répond à une demande affective, qui peut mener au surendettement

Les émotions sont naturelles. Il n’est pas question de les faire disparaître, mais de leur donner une juste place pour éviter de tomber sous le coup de leur tyrannie. Se placer sous l’influence d’une personne ou d’un groupe au point de perdre son bon sens (donc sa réflexion) s’explique par les besoins du cerveau. Et ils sont nombreux : besoin inconscient de connivence, de validation de ses croyances, d’être l’heureux élu, de prouver sa valeur. Besoin aussi de reconnaissance, d’appartenance et… d’écouter des contes de fée. Il convient à cet égard de s’arrêter sur l’expression « trop beau pour être vrai ».

Pour se défaire des émotions, il convient de respirer profondément et, si possible, de se munir d’une feuille de papier pour y noter son ressenti, les éléments déclencheurs de cet état. Cette démarche redonne son rôle au néocortex. La réflexion prend alors le pas sur l’émotion. C’est particulièrement vrai en matière de dépenses. Une fois le fonctionnement du cerveau connu, il est aisé de comprendre que toute dépense est essentiellement affective (sauf celles dictées par la nécessité). Nous cédons donc à un cycle qu’il faut comprendre pour le casser. Dans les demandes affectives les plus fortes, ce cycle conduit au surendettement. A l’achat compulsif et à la honte éprouvée succèdent le désaveu, puis de nouveau la compulsion. Pour briser cette chaîne, il faut s’interroger sur les raisons de l’achat, ce que les psychologues traduisent par des questions du type : « Qu’est-ce que cela signifie d’autre que d’acheter ? », « Vous achetez quoi d’autre et vous demandez quoi ? ». Le désaveu consiste à minimiser ses dépenses, comme les alcooliques sous-estiment leur consommation d’alcool. Ceux qui en souffrent nient jusqu’à l’existence du problème. Toutes les conditions sont alors rassemblées pour débuter un nouveau cycle.

Préférer l’harmonie et vivre conformément à ses valeurs

La paix avec soi-même est l’état à rechercher pour être heureux, c’est-à-dire apaisé. Ni l’argent ni le travail ne peuvent combler un vide affectif. Ce ne sont que des pansements, utiles à condition toutefois d’être conscient de ce qu’ils sont objectivement et non de ce qu’ils représentent pour nous.

Pour atteindre cet état et mieux vivre, les thérapeutes disposent de méthodes de “reprogrammation” du cerveau. Bien entendu, cela n’a rien à voir avec les méthodes miracles ou les manipulations de groupe. Chacun doit se lancer dans ces démarches pour son propre bien et pour aucune autre raison. Mettant à profit la confusion que fait le cerveau entre représentation mentale et représentation physique, elles sont fondées sur la pensée et la visualisation, qui entraînent des modifications dans le cerveau. Celui-ci trouve alors des ressources pour affronter une situation à partir de nouvelles perceptions. Il modifie nos habitudes (les siennes) et cesse d’agir mécaniquement, par défaut. Alors, nous pouvons commencer à être nous-mêmes.

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