LES VÉTÉRINAIRES ET LEUR RÉGION FACE AUX ÉLECTIONS - La Semaine Vétérinaire n° 1396 du 12/03/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1396 du 12/03/2010

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Auteur(s) : Marine Neveux

J moins 2 ! Les Français se rendront aux urnes pour les élections régionales les 14 et 21 mars prochains. Des confrères, aux couleurs politiques différentes, figurent d’ailleurs en tête des candidatures de leur région ou en bonne position sur certaines listes. Mais au-delà de ces vétérinaires engagés dans la bataille électorale, quelle relation la profession entretient-elle avec les régions ? Tour d’horizon.

En cette période électorale, la grande question qui taraude les experts est de savoir quel parti va finalement l’emporter. Mais au-delà des clivages politiques, il apparaît intéressant de se pencher sur les rapports que les professions libérales, en l’occurrence les vétérinaires, entretiennent avec leurs élus régionaux. Un sondage, réalisé il y a quelques jours par Direct Medica auprès d’un échantillon représentatif, décortique la relation des confrères avec leur région.

Et les sujets ne manquent pas : la réforme de la taxe professionnelle, la réforme territoriale, la simplification locale, la délocalisation, l’attachement aux territoires, les Conseils départementaux de la santé et de la protection animales (CDSPA), l’intégration des Directions départementales des services vétérinaires (DDSV) au sein des Directions départementales de la protection des populations (DDPP), la crise du lait, etc.

Pour autant, les vétérinaires connaissent-ils bien leur région ? 75 % disent se tenir informés de l’actualité locale et 54 % estiment avoir une connaissance sommaire, voire bonne, des projets du conseil régional. Des chiffres satisfaisants ? Oui, en regard des 69 % de Français qui sont incapables de citer le nom de leur président de région, selon un sondage réalisé par LH2 en décembre 2009…

Sur le terrain, des confrères essaient de faire entendre leur voix

De l’autre côté du miroir, le constat est plutôt mitigé : 74 % des confrères estiment en effet que leurs élus régionaux ne connaissent pas leur secteur d’activité. Plus des deux tiers se font également peu d’illusions quant à l’augmentation de la fiscalité régionale pour compenser la taxe professionnelle. En outre, seulement 15 % des vétérinaires pensent que la région identifie leur milieu comme entrepreneurial. La prise en compte des praticiens dans le maillage territorial est un autre point faible, selon eux. 88 % jugent que la région ne prend pas de mesures pour favoriser ce maillage.

Dans un rapport de l’Observatoire national des entreprises de professions libérales (One-PL), réalisé en mars 2009, une majorité de libéraux estiment que les élus territoriaux ne considèrent pas les professions libérales comme un secteur économique entrepreneurial (voir graphiques en pages 28 et 29).

Au final, d’après notre sondage, 37 % des confrères voient une différence de prise de considération des professions libérales selon le groupe politique. Un chiffre qui tombe à 8 % si la question est ciblée sur les vétérinaires.

Voilà donc un premier tableau des rapports des vétérinaires avec leur région. Ces données pourront être comparées, dans les semaines à venir, à une plus large enquête lancée par l’One-PL auprès des professionnels libéraux.

Par ailleurs, le Salon de l’agriculture vient de s’achever et il a aussi servi de marmite pour les élus et les préoccupations des territoires, souvent ancrés dans le monde agricole. Par-ci par-là, au sein des régions, des confrères tentent de faire entendre leur voix et leurs préoccupations. Ainsi, Le Journal de Saône-et-Loire du 6 février 2010 met en scène le terrain : « Dans l’étable où régnait un froid humide, François Bayrou a protégé ses chaussures de la boue. Il a entendu le témoignage d’un vétérinaire, insistant sur le problème humain. » Lors de la venue du représentant du Modem, en février dernier dans le département, ce vétérinaire témoignait : « La moitié de mes consultations sont des visites sociales. Un agriculteur sur quatre n’a pas 700 € par mois pour vivre, c’est une catastrophe… »

Des vétérinaires sont également dans la course, dont deux en tête

Parmi les candidats aux élections régionales, il y a aussi des vétérinaires. Avec deux têtes de liste, la profession affiche même une belle dynamique.

François Patriat (A 68) est ainsi mis en avant en Bourgogne, région qu’il préside, mais aussi dans plusieurs journaux : L’Expansion le place en tête de son « palmarès des patrons ». La gauche part favorite dans cette région, notamment grâce au bilan jugé positif de notre confrère. Ce dernier l’avait emporté en 2004 sur Jean-Pierre Soisson. Ancien ministre de l’Agriculture sous le gouvernement de Lionel Jospin, François Patriat est aussi sénateur de la Côte-d’Or.

La seconde tête de liste est Jean-François Le Grand (T68, UMP), président du conseil général de la Manche. Ancien vétérinaire et conseiller général du canton de Lessay depuis 1976, sénateur de la Manche, il brigue à soixante-sept ans le poste de président du conseil régional de Basse-Normandie. Il se présente face à Laurent Beauvais, candidat sortant du PS. Le maire Nouveau centre de Deauville, Philippe Augier, se présente aux côtés du candidat de la majorité présidentielle, dans une région où, économiquement, l’agriculture est encore présente et qui constitue en outre un point d’ancrage singulier de la filière équine.

Outre ces deux “têtes”, d’autres confrères sont également inscrits sur des listes départementales. Par exemple, celle d’Europe écologie Bretagne, que Guy Hascoët mène aux élections régionales en Ille-et-Vilaine, inclut en 11e position Eric Fresnay (L 80). Pour sa part, Frédérique Leblanc (T 84) est sur la liste UMP de l’Oise. Elle est adjointe chargée de la communication à Méru.

De jeunes confrères marquent également leur engagement, comme en témoigne la candidature de Cyril Berg (N 98), en 21e position de la liste de la majorité présidentielle pour le département de la Loire-Atlantique. Notre confrère est déjà délégué municipal à la communication de la ville d’Ancenis.

Quant à Jean-Pierre Spilbauer (L75), maire de Bry-sur-Marne, il est 3e pour le département du Val-de-Marne sur la liste UMP, dont la région est menée par Valérie Pécresse.

Christian Bouthié (T 70), praticien à Gourdon, est également sur la liste des régionales UMP pour le département du Lot. Le journal La Dépêche du Midi lui ouvre ses colonnes et notre confrère y témoigne de son engagement : « J’ai répondu à la demande de Monique Martignac et Aurélien Pradié pour représenter Gourdon et au-delà, puisque j’exerce mon métier de vétérinaire depuis trente-cinq ans, non seulement dans le canton de Gourdon, mais aussi dans quatre autres cantons limitrophes. Je suis donc à même de connaître les problèmes locaux. »

La connaissance du terrain, c’est en effet une spécificité souvent mise en exergue par nos confrères en campagne électorale. Avec dix sénateurs et sept députés, la profession vétérinaire est plutôt bien représentée dans les assemblées. Elle compte aussi des maires et des présidents de conseils généraux dans ses rangs, sans parler de la plus haute marche, celle de la présidence du Sénat, occupée par Gérard Larcher (L 73).

Outre les vétérinaires, certains membres de leur personnel figurent aussi sur des listes. Ainsi, Claire Guéroult, maire d’Ecrainville (Parti radical), est une auxiliaire vétérinaire de trente-neuf ans. Elle est inscrite sur une liste menée par Bruno Le Maire « pour une nouvelle Normandie », en 13e position sur la Seine-Maritime.

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