A chaque pays anglo-saxon ses modalités d’admission

L’Educational Commission for Foreign Veterinary Graduates (ECFVG) permet d’ouvrir les frontières d’autres pays que les Etats-Unis. C’est le cas, par exemple, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l’Afrique du Sud, de Hong Kong et de Singapour, qui reconnaissent cet organisme. Des systèmes d’équivalence, propres à chacun de ces Etats, reposent sur le même principe que l’équivalence américaine si le but est de n’exercer que dans ces pays.

Pour le Canada, le bureau en charge de ces questions est le National Examining Board (NEB, ou Bureau national des examinateurs pour le Québec) de l’Association canadienne des médecins vétérinaires, qui délivre le Certificate of qualification. Les démarches pour obtenir l’équivalence de diplôme sont similaires au programme de l’ECFVG : tests de langue, validation du Basic Clinical Science Examination (BCSE) et d’un examen des compétences cliniques, dont le coût est de 7 650 $. Une réciprocité existe entre les deux examens communs à l’ECFVG et au Certificate of qualification (BCSE et CPE). Mais obtenir l’ECFVG ne permet pas une reconnaissance du diplôme au Canada, et vice versa. Le North American Veterinary Licensing Examination (Navle) est exigé par le Canada pour obtenir l’équivalence. Chaque province canadienne a ensuite ses propres exigences. Le Québec demande notamment, en plus, l’obtention de l’examen de la loi et des règlements. Les épreuves peuvent être passées en anglais ou en français, au choix.

Des négociations sont en cours pour alléger les formalités d’exercice au Québec

La langue commune n’allège pas pour autant les démarches des praticiens français qui souhaitent exercer au Québec, car le diplôme délivré par les ENV n’y est pas reconnu. Le Conseil supérieur de l’Ordre français œuvre pour qu’aboutissent des accords de reconnaissance mutuelle entre la France et le Québec, à l’instar de ceux déjà effectifs pour d’autres professions de santé. Une délégation québécoise est venue en France le mois dernier pour faire avancer les négociations. « Nous avons bon espoir de voir les démarches aboutir au mois de mai prochain », se réjouit Christian Rondeau, président du CSO.

Parmi les propositions, les jeunes diplômés pourraient ne valider que le Navle et effectuer un stage au Québec pendant trois à quatre mois pour acquérir les connaissances relatives à la réglementation. Dans un souci de réciprocité, la France exigerait la soutenance d’une thèse par les confrères québécois, ainsi qu’un stage d’acclimatation. Pour les plus chevronnés, une reconnaissance permis sur permis, avec stage d’acclimatation, est pour le moment envisagée. « Beaucoup de jeunes diplômés poursuivent leur formation clinique au Québec, via l’internat ou la résidence », explique de son côté Eric Troncy, professeur en pharmacologie à l’université de Saint-Hyacinthe. Ainsi, dans cette université, sur les trente postes d’internes et les vingt de résidents, les deux tiers sont occupés par des Français. « Chaque année, trente à quarante Français suivent donc une formation onéreuse, payée par le contribuable québécois. Or, leur cursus terminé, ils se voient refuser l’exercice au Québec. C’est aberrant, surtout en regard de la pénurie de vétérinaires dans certaines régions… », conclut-il.