« La faune sauvage a besoin de tous les praticiens » - La Semaine Vétérinaire n° 1394 du 26/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1394 du 26/02/2010

Bretagne. Cycle de conférences

Actualité

Auteur(s) : Marie Sigaud

La Bretagne à l’heure de la faune sauvage et des nouveaux animaux de compagnie (NAC). C’est ce que propose l’Union régionale des Groupements techniques vétérinaires (URGTV), en collaboration avec Alcyon et Virbac, par le biais d’un cycle de formation dans plusieurs villes bretonnes(1). Les participants de la session organisée sur le campus de l’école vétérinaire de Nantes le 11 février ont pu profiter, en prime, d’une visite de son centre de soins de la faune sauvage et des écosystèmes. Aménagé dans d’anciennes écuries, il est doté d’installations impressionnantes, dont une aile entièrement dédiée au démazoutage des oiseaux victimes de dégazage ou de marées noires. Puis retour à l’école pour les conférences. Gersende Doumerc, consultante en NAC, a abordé la maladie surrénalienne chez le furet, motif de consultation de plus en plus fréquent en raison de la popularité croissante de cet animal. Elle a rappelé que les signes d’appel sont différents chez le mâle, généralement présenté en consultation pour de l’agressivité et une alopécie progressive évoluant depuis plusieurs mois, tandis que la femelle l’est pour un retour en chaleur associé ou non à une alopécie. Contrairement au syndrome de Cushing observé chez le chien, l’hyperactivité d’une ou des deux glandes surrénales chez le furet ne se traduit pas par une augmentation de la sécrétion de minéralocorticoïdes, mais par celle d’hormones stéroïdiennes. Cela explique l’importante différence du tableau clinique chez ces deux espèces.

Notre consœur a présenté d’autres maladies à l’origine de visites fréquentes de NAC en consultation, comme les affections bucco-dentaires chez le lapin et les rongeurs.

Le vétérinaire peut contribuer à la sauvegarde des espèces de la faune sauvage

Guy Joncour a ensuite pris la parole pour tenter de sensibiliser les participants, praticiens et étudiants, à l’importance de l’accueil de l’animal sauvage en détresse. Notre confrère, qui exerce en clientèle rurale depuis de nombreuses années, est un féru de faune sauvage. Il lui consacre notamment son propre centre de soins. « La faune sauvage a besoin de l’intérêt des praticiens exerçant aussi bien en canine qu’en rurale », a-t-il insisté au cours de son intervention. En effet, tout vétérinaire est susceptible de recevoir un animal sauvage plus ou moins accidenté un jour ou l’autre. Si le bénéfice financier est nul, le prestige associé à la prise en charge de ces animaux n’est pas négligeable. C’est également une façon, pour les confrères, de témoigner de leur intérêt pour la faune sauvage en mettant à disposition leur savoir-faire clinique.

Le premier impératif de l’accueil d’un animal sauvage en détresse est la prise en charge de la douleur, selon la blessure et l’espèce. Même si une diagnose d’espèce fine n’est pas toujours indispensable, des connaissances zoologiques sont nécessaires, par exemple pour alimenter correctement l’animal recueilli.

L’implication des praticiens est également l’occasion de participer à la surveillance épidémiologique de la faune sauvage, notamment en contribuant au recueil de données centralisées par le réseau Sagir. A long terme, il est aussi possible d’espérer un impact positif sur la pérennité des populations grâce aux relâchés des animaux réhabilités.

  • (1) Les prochaines conférences se dérouleront le 10 mars pour l’Ille-et-Vilaine (DSV35/DRSV), le 11 mars pour les Côtes-d’Armor (DSV22) et le 12 mars pour le Finistère (DSV29). Inscription auprès de Valérie Lescoat (v.lescoat@alcyon.com).

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