Janssen s’approprie Domitor®, Dexdomitor®, Antisedan® et Domosedan® - La Semaine Vétérinaire n° 1393 du 19/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1393 du 19/02/2010

Transfert. Les α2agonistes et l’antagoniste d’Orlon le Finlandais

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Voilà une vingtaine d’années que le laboratoire finlandais Orion développe, avec Pfizer comme distributeur, une gamme vétérinaire d’α2agonistes et d’un antagoniste composée de quatre molécules originales : la détomidine (Domosedan®, autorisé dès 1988), la médétomidine (Domitor®, en 1991) et son isomère dextrogyre (Dexdomitor®, en 2002), ainsi que l’atipamézole (l’antagoniste Antisedan®, en 1992). Pfizer ne pouvant plus commercialiser ces produits pour des raisons de concurrence, Orion a retenu Janssen pour poursuivre le développement de cette gamme “princeps”. Cette dernière se trouve en effet aujourd’hui concurrencée par de nombreux génériques, dont ceux commercialisés par Fort Dodge. En rachetant ce laboratoire, Pfizer était dans l’obligation de céder l’une de ses deux gammes et a choisi de laisser la gamme princeps pour se concentrer sur les anesthésiques de Fort Dodge.

Janssen présentait des atouts pour reprendre la distribution. Il distribue déjà quelques médicaments d’Orlon (Comforion®, à base de kétoprofène) et connaît donc bien ce laboratoire finlandais. Surtout, il s’investit déjà beaucoup dans la chirurgie à travers les fils de suture Ethicon (Vicryl®, Monocryl® Ethicon) et d’autres consommables (cathéters, etc.). Ce laboratoire complète donc son offre avec cette gamme de sédatifs analgésiques bien connue des praticiens. Les packagings, fabriqués par Orion, ne sont pas modifiés.

Trois types d’usage : le classique, le nouveau et le spécial

Delphine Holopherne, maître de conférences à l’école de Nantes (Oniris) conseille le laboratoire sur les différents usages. Elle les classe en trois types : « Le classique, le nouveau et le spécial. » Aujourd’hui, l’usage classique chez les carnivores domestiques est d’employer les sédatifs analgésiques à doses élevées pour « assommer l’animal, comme un coup de marteau » avec les effets cardiovasculaires associés, puis éventuellement de le réveiller tout aussi brusquement avec l’antagoniste. Cela antagonise aussi l’effet analgésique et peut conduire à faire souffrir davantage l’animal réveillé si aucun autre analgésique postopératoire n’est prévu. Mais notre consœur souligne que l’effet est « dose-dépendant » et « animal-dépendant ». Tous les animaux, surtout s’ils sont calmes, n’ont pas besoin de doses aussi élevées que celles employées. En outre, une tranquillisation ou une prémédication ne nécessite pas la « même dose assommoir » qu’une sédation subanesthésique. Delphine Holopherne incite donc les praticiens à diminuer et à adapter les posologies à l’objectif poursuivi et à l’animal, mais aussi à les associer avec d’autres analgésiques (butorphanol, buprénorphine, morphine, etc.) ou anesthésiques (propofol). « 1 à 2 µg/kg peuvent suffire en prémédication. » En revanche, elle déconseille de les associer avec des anticholinergiques (atropine, etc.) pour contrer leurs effets cardiovasculaires. Elle encourage aussi à des réveils plus doux et plus calmes en injectant une microdose (0,5 à 1 µg/kg) de médétomidine ou de dexmédétomidine. Cela se pratique d’ailleurs déjà en anesthésie équine où les réveils trop rapides sont déconseillés.

Dans les usages nouveaux, notre consœur recommande de mieux exploiter la valence analgésique en diluant les substances dans une perfusion continue à faible dose (0,5 à 1 µg/kg/h) en phase peropératoire, voire postopératoire ou en soins intensifs. En période peropératoire, les doses anesthésiques, par exemple en isoflurane, deviennent alors particulièrement faibles.

Enfin, dans « le spécial », Delphine Holopherne présente aussi ces α2agonistes comme des anesthésiques locaux. D’ailleurs, cela se pratique déjà en péridurale chez les bovins avec la xylazine en association avec la lidocaïne. Ce type de protocole peut également être développé pour les animaux de compagnie.

Il y a vingt ans, ces molécules ont bousculé les habitudes des praticiens canins et équins. Mais il reste encore beaucoup d’usages à (re)découvrir, et aussi sans doute à mieux les employer à des doses plus faibles en association avec un arsenal thérapeutique qui ne cesse de s’élargir en anesthésiologie vétérinaire.

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