Les caprins sont réceptifs, mais peu sensibles aux virus BTV-1 et BTV-8 de la FCO - La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 05/02/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1391 du 05/02/2010

Fièvre catarrhale ovine

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Cavarait

Le nombre d’animaux malades et de foyers est faible, la gravité des signes modérée, les complications rares.

L’Afssa de Niort a compilé les signes cliniques de la fièvre catarrhale caprine et leur fréquence, observés par les confrères français (voir encadré), allemands et néerlandais qui ont diagnostiqué des foyers au sein de leur clientèle. En 2008, 178 foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) ont été comptabilisés chez les caprins en France. Les 124 cas attribués au virus BTV-8 étaient localisés en Saône-et-Loire, dans l’Allier et la Loire. Le virus BTV-1 a pour sa part été identifié dans 54 élevages caprins de la Haute-Garonne, de l’Ariège et de l’Aude. Le 15 octobre, lors de la Journée caprine organisée par le GTV 79, Pascale Mercier, vétérinaire à l’Afssa de Niort, a présenté cette compilation et les investigations relatives à la fièvre catarrhale caprine menées par Christophe Chartier et Nathalie Franquet sur le territoire français.

Hyperthermie et œdème de la face sont les signes les plus fréquents

Chez la chèvre, la FCO se caractérise par des symptômes divers de gravité modérée et fugaces. Ils sont observés pendant deux à trois jours, cinq au maximum. L’abattement, la baisse de production laitière, la fièvre, l’œdème de la face, les atteintes des muqueuses buccales et les difficultés de déglutition sont les principaux signes rencontrés (voir graphique). Dans un certain nombre de cas, le passage viral a aggravé les affections chroniques présentes dans l’élevage, comme le parasitisme ou la paratuberculose. Selon les travaux de l’UMR 1161 Afssa/ Inra/ENVA, les virémies des caprins infectés sont comparables à celles mesurées chez les ovins.

Dans les troupeaux allemands malades, un faible nombre d’animaux étaient touchés. Ils présentaient de l’hyperthermie (40,5 °C) et un gonflement des lèvres avec une légère érosion de la muqueuse. L’évolution a été favorable en quelques jours. Aucune diarrhée, ni avortement, ni boiterie n’a été noté.

Aux Pays-Bas, 10 animaux malades ont été répertoriés dans un élevage de 600 chèvres laitières. Ils présentaient une hyperthermie (42 °C), une chute de lait, un œdème de la face, du jetage nasal et des croûtes sur les naseaux et les lèvres, ainsi qu’une rougeur mammaire avec des hémorragies sous-cutanées.

La séroconversion, parfois sans signes cliniques

La cinétique de séroconversion a été étudiée dans treize troupeaux caprins répartis dans l’Indre, la Saône-et-Loire et les Deux-Sèvres. 20 chèvres ont fait l’objet de prélèvements sanguins en juillet, septembre et novembre 2008. Les séroconversions, d’un niveau variable (0 à 95 %), ont eu lieu entre juillet et septembre, en lien avec le développement des foyers de FCO chez les autres ruminants. Rappelons qu’en 2008, 32 348 foyers de FCO (BTV-8 et BTV-1) étaient comptabilisés sur l’ensemble des cheptels de ruminants français. Parmi les treize troupeaux, cinq avaient des taux de séroconversion supérieurs à 10 %. Aucun symptôme n’a été noté dans trois troupeaux, où les taux de séroconversion étaient pourtant de 25, 40 et 50 %. Des avortements et de la diarrhée ont touché les deux autres.

Des essais d’innocuité des vaccins ont été menés par l’Afssa de Niort. Des vaccins à double dose ou surconcentrés ont été injectés, à deux ou trois reprises, à des chevrettes âgées de trois à quatre mois. Chez ces animaux, une élévation de température de 0,2 à 0,8 °C en moyenne, des réactions locales au point d’injection pendant trois à quatre jours et l’absence de réactions générales ont été observées. Une hyperthermie de plus de 1,5 °C a été notée chez 10 % des animaux.

Signes cliniques de la FCO chez la chèvre

• Signes fréquemment rencontrés :

– hyperthermie avec abattement, anorexie, oreilles basses, yeux larmoyants, une mamelle rose ;

– atteinte de la face avec un œdème de la tête, de la gorge et des lèvres ;

– chute de lait (10 à 15 % sur tout le troupeau). Une diminution de 40 % est enregistrée chez les animaux malades.

• Signes rarement rencontrés :

– troubles locomoteurs, accompagnés de raideurs, boiterie et douleur, qui seraient plus fréquents chez les animaux infectés par le virus BTV-1 ;

– langue cyanosée ;

– avortements ;

– diarrhée ;

– perte de poids ;

– mortalité.

Source : Afssa de Niort.

C. C.

POUR EN SAVOIR PLUS

• Pathologie caprine, du diagnostic à la prévention, de Christophe Chartier, directeur de recherche à l’Afssa de Niort (étude des principales maladies des chèvres), paru dans la collection Sine qua non aux Editions du Point Vétérinaire.

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