La Suisse est indemne de pneumonie enzootique depuis la fin de l’année 2003 - La Semaine Vétérinaire n° 1390 du 29/01/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1390 du 29/01/2010

Pathologie respiratoire porcine

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Catherine Cavarait

Le programme mis en œuvre repose sur un protocole d’assainissement partiel.

En Suisse, le statut sanitaire des élevages porcins est étonnant. Dans ce pays, les vétérinaires ne connaissent pas le syndrome dysgénésique respiratoire porcin (SDRP). En outre, le sérotype 11 d’Actinobacillus pleuropneumoniae(1) (App) est inconnu, la contamination des élevages par le sérotype 9 est très rare et le sérotype 2 est presque éradiqué. Toutefois, aucune exploitation suisse n’est indemne de tous les autres sérotypes d’App. Par ailleurs, en matière de pneumonie enzootique (due à Mycoplasma hyopneumoniae), chaque élevage de porcs a été reconnu indemne à la fin de l’année 2003, à la suite de l’assainissement mené dans l’ensemble du pays. Depuis 1997, la pneumonie enzootique et l’actinobacillose sont inscrites sur la liste des épizooties à déclaration obligatoire de l’Ordonnance sur les épizooties et font l’objet d’un programme de lutte organisé par les pouvoirs publics suisses et piloté par le service sanitaire porcin (SSP)(2). « Nous disposons donc de bases légales pour mener des programmes d’assainissement vis-à-vis de ces affections, indique le professeur Werner Zimmermann, de l’université de Berne. Par ailleurs, en Suisse, la santé animale fait partie intégrante de l’assurance qualité des élevages. »

Les porcs âgés de moins de dix mois sont bannis de l’élevage pendant deux semaines

Werner Zimmermann a conçu une méthode d’assainissement partiel pour assainir les élevages atteints de pneumonie enzootique. « Ce protocole n’est pas utilisable pour l’actinobacillose, qui nécessite un dépeuplement total. Dans le cas de la pneumonie enzootique, les jeunes animaux, jusqu’à l’âge de dix mois, représentent un problème épidémiologique, contrairement aux porcs adultes de plus de dix mois, à condition qu’ils ne toussent pas. » L’assainissement a été organisé au niveau cantonal, en collaboration avec le service sanitaire porcin. En Suisse, aucune indemnisation n’accompagne la mise en place de ces mesures.

Le plan d’assainissement partiel de la pneumonie enzootique nécessite la planification des saillies de façon à créer une période de quatorze jours sans porcelets, sans porcs charcutiers, sans jeunes verrats et sans truies âgées de moins de dix mois. L’éleveur ne doit acheter aucun animal dans les six mois qui précèdent l’assainissement. Les animaux restants reçoivent un aliment médicamenteux pendant quinze jours, « par exemple, 30 g de chlortétracycline à 10 % par animal et par jour », précise Werner Zimmermann. Dans le même temps, les locaux sont désinfectés. Après cette phase, le renouvellement des truies reproductrices reprend. Les éleveurs ont alors l’obligation d’acheter les futurs reproducteurs exclusivement dans des élevages avec un statut SSP-AR, ce qui signifie qu’ils remplissent les exigences les plus élevées du service sanitaire porcin en matière d’hygiène et de santé. Il existe deux types de statut SSP-AR : SSP-AR1 et SSP-AR2. Les exploitations classées SSP-AR1 renouvellent leur troupeau seulement à partir d’une station d’hystérectomie ou via des embryons. Les exploitations SSP-AR2 renouvellent leurs troupeaux par hystérectomie, via des embryons ou à partir de deux élevages classés AR1 au maximum.

Le respect des mesures de biosécurité est essentiel

Le succès de l’assainissement partiel est contrôlé lors de l’abattage des porcs charcutiers, par l’examen des poumons. « Ces contrôles pulmonaires ne sont pas limités aux animaux issus des élevages assainis, mais concernent tous les porcs charcutiers suisses », précise Werner Zimmermann. Depuis la fin de l’année 2003, quelques cas isolés de pneumonie enzootique sont apparus sporadiquement. A la suite de la recontamination d’un élevage de porcs situé dans une région avec une forte densité de sangliers, une enquête épidémiologique a été menée et a mis en évidence de l’ADN de M. hyopneumoniae dans plusieurs échantillons de poumons prélevés chez des sangliers, parfois sans signes apparents de pneumonie.

60 % des élevages porcins suisses produisent du porc label et, conformément au cahier des charges, sont dotés d’un parcours extérieur. Afin de protéger les porcs domestiques, le service sanitaire porcin a édité un aide-mémoire qui détaille quatorze recommandations. Le type de clôture, son installation, les systèmes d’alarme, les pancartes pour les passants, le mode d’accès à l’élevage, la procédure de chargement des animaux, la mise en place des truies, la gestion des avortements, l’aménagement des aires de sortie, des auges et des abreuvoirs, le choix des cabanes et la vermifugation y sont définis.

CONFÉRENCIER

Werner Zimmermann, enseignant-chercheur à l’université de Berne (Suisse).

Article rédigé d’après l’intervention présentée lors de la réunion « Audit d’élevage et biosécurité », organisée par Vétoquinol le 30/10/2009.

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