Le Lerapp présente les recherches menées et à venir en filières avicole et cunicole

Ambitionnant une recherche en adéquation avec les besoins des filières de productions animales, le Laboratoire d’études et de recherches avicoles, porcines et piscicoles (Lerapp) de l’Afssa (site de Ploufragan/Brest) organise tous les deux ans la Journée avicole et cunicole d’information et d’échange (Jacie), qui se déroule selon un mode participatif. L’édition 2009 a eu lieu le 24 novembre à l’Institut supérieur des productions animales et des industries agro-alimentaires (Ispaia) de Ploufragan. Outre la présentation du bilan des actions engagées et à venir, « nous sollicitons l’avis des acteurs des filières avicole et cunicole sur les travaux de recherche et d’appui technique engagés ou à venir », a souligné en introduction notre confrère Nicolas Eterradossi, sous-directeur des filières avicole et cunicole du Lerapp.

Dix-huit chercheurs se sont succédé à la tribune. Une discussion avec la salle a suivi les présentations de chacune des six unités de recherche du Lerapp impliquées dans les filières avicole et cunicole. Celle de virologie, d’immunologie et de parasitologie aviaires et cunicoles (Uvipac), premier laboratoire français accrédité PCR (polymerase chain reaction) en santé animale, a ouvert cette journée particulièrement dense. Connue pour son activité relative aux virus influenza aviaires, à la maladie de Newcastle, aux virus entéritiques de la dinde et aux coccidioses, cette unité a par ailleurs étudié les caliciviroses du lapin et du lièvre, à l’occasion de travaux dont l’objectif est de mettre en évidence des mécanismes susceptibles d’expliquer le passage d’une forme non visible de l’infection à l’émergence de la maladie.

Les vieux antibiotiques participent à la sélection de la résistance aux fluoroquinolones

Dans le cadre du projet Evalu-FQ-Vol, l’unité de mycoplasmalogie-bactériologie a comparé les traitements de la colibacillose par l’enrofloxacine, l’oxytétracycline et le sulfadiméthoxine-triméthoprime. L’ensemble des paramètres montrent le bon contrôle de la maladie par l’enrofloxacine (^{voir tableau}). L’affection la plus sévère est observée dans le lot traité avec l’amoxycilline, vraisemblablement en lien avec un choc endotoxinique, une conséquence du mode d’action de l’antibiotique.

La souche d’E. coli O78K80 issue des isolats d’organes internes reste majoritairement sensible aux antibiotiques, à l’exception de deux isolats (2 sur 223). Ils proviennent des lots traités par l’oxytétracycline et le sulfadiméthoxine-triméthoprime (^{voir tableau}). Cet isolat résistant au triméthoprime-sulfamide présente par ailleurs une résistance à l’ampicilline, aux céphalosporines de troisième génération, à la kanamycine, à la gentamycine, ainsi qu’une sensibilité diminuée à l’enrofloxacine.

L’unité d’épidémiologie et de bien-être en aviculture et cuniculture et celle d’hygiène et de qualité des produits avicoles et porcins s’intéressent particulièrement à trois germes impliqués dans les toxi-infections alimentaires collectives (tiac) : Campylobacter, Salmonella enterica de sous-type enterica serovar Seftenberg et Listeria monocytogenes. La forte prévalence de Campylobacter dans les élevages de poulets de chair (71,9 %) et les paramètres d’élevage qui influent sur leur contamination sont objectivés. Pour ce germe, l’absence d’effet significatif de l’étape de l’abattoir sur la contamination des carcasses de poulets est également montrée. Par ailleurs, la mesure de la contamination croisée des aliments par Campylobacter au niveau de la cuisine indique que cinq minutes suffisent pour transférer le germe depuis une cuisse de poulet vers une planche. Pour Listeria monocytogenes, la prévalence des troupeaux de poulets de chair contaminés est estimée à 31,7 %. Deux facteurs associés à la contamination sont mis en évidence : le stockage non protégé de la litière et le fait que le personnel travaille dans des bâtiments autres que ceux qui abritent les poulets, au sein de l’exploitation.