L’activité de notre confrère Lachlan Fehrling fluctue au gré du prix du lait - La Semaine Vétérinaire n° 1389 du 22/01/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1389 du 22/01/2010

Un vétérinaire rural australien

Éclairage

UNE JOURNÉE AVEC…

Auteur(s) : Catherine Cavarait

En un an, le prix du litre de lait a chuté de 66 %, incitant de nombreux éleveurs australiens à abandonner la production.

Dans l’état australien de Victoria, le mois d’août est généralement chargé pourlesvétérinaires ruraux. Cet état concentre en effet 80 % de la production de lait australien et les fermes laitières les plus importantes. Or août est le mois des vêlages, majoritairement groupés. Pourtant, en ce 24 août, la journée de notre confrère Lachlan Fehrling ne compte que deux visites dans des exploitations. Chez son premier client, qui élève deux cent cinquante vaches laitières, il traite une non-délivrance, recoud la paupière d’un veau et réalise un diagnostic de gestation. Aucune ordonnance n’est rédigée pour les médicaments délivrés. En lieu et place, les vétérinaires sont tenus d’apposer un autocollant sur la boîte des médicaments prescrits. Y figurent le nom de la clinique, la posologie, les délais d’attente pour le lait et la viande, ainsi que la désignation de la ferme et des animaux traités. La seconde visite concerne une vache primipare en début de lactation qui a cessé de s’alimenter. Le diagnostic est rapide : déplacement de caillette. Dans cet élevage de six cents vaches laitières, l’exploitant accepte l’opération, pour un coût de 400$ australiens (AUD), soit 230 €. Un prix qui en rebute de nombreux autres, qui préfèrent réformer les vaches malades. Il faut dire que la période est rude pour les éleveurs laitiers australiens. En un an, le prix du litre de lait a chuté de 66 %, à la suite de la baisse des exportations vers les pays asiatiques.

La moitié de la production laitière australienne est exportée. Actuellement, le litre de lait est payé 0,24 AUD, soit 0,14 €. « Nous perdons de l’argent, mais nous gardons l’espoir que cela aille mieux dans un futur proche », temporise Stephen Henty, éleveur. Toutefois, nombre de ses collègues abandonnent la production. De plus, la persistance de la sécheresse est inquiétante. La ration des vaches laitières est entièrement composée d’herbe produite grâce à l’irrigation. Et en raison de la faiblesse des précipitations, le gouvernement australien ne délivre les autorisations d’irriguer qu’avec parcimonie.

La rurale ne représente plus que 65 % de l’activité de la clinique

Depuis un peu plus d’un an, Lachlan Fehrling est salarié de la clinique vétérinaire Calvin, Rogers & Associated, située à Cohuna, où exercent également trois vétérinaires associés. L’activité est à prédominance rurale, avec une clientèle composée notamment de deux cents clients éleveurs de bovins laitiers qui possèdent en moyenne deux cents vaches laitières. Aucune activité de service ne leur est proposée. L’an passé, les consultations rurales ont représenté 65 % de l’activité, au lieu de 80 % il y a quelques années. Ainsi, outre les deux visites effectuées chez les éleveurs par Lachlan Fehrling, l’agenda du 24 août ne comptait que quatre autres visites dans des exploitations, une consultation pour un chien et une autre pour la vaccination d’un chat.

Privés d’une partie de leurs revenus en raison de la conjoncture, les éleveurs sont réticents à payer une visite vétérinaire. Par ailleurs, les charges de structure des élevages, déjà faibles, ne peuvent être diminuées. Et les confrères de Cohuna ne peuvent pas vraiment compter sur les consultations canines pour compenser. Dans cette région à forte dominance rurale, les animaux de compagnie ne sont pas légion dans les cliniques. Quant aux soins aux kangourous, aux possums et aux kookaburras (grands martins-pêcheurs australiens), ils restent anecdotiques. La décadence du monde laitier entraîne celle de tout un environnement socio-économique, dont font partie les vétérinaires. Chacun garde espoir et tait ses inquiétudes, mais tous sont conscients de la menace qui plane. Diplômé de l’université de Melbourne en 2000, Lachlan Fehrling a successivement exercé en Australie, sur l’Ile Samoa et en Angleterre. A terme, il devra certainement quitter de nouveau Cohuna, sa ville natale.

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