Les initiatives personnelles sont en “pôle” position dans la lutte contre le réchauffement climatique

Il neige en abondance et le thermomètre affiche - 20 à - 25 °C. En ce début janvier, la Chine grelotte. Elle n’avait pas enregistré une telle vague de froid depuis près de soixante ans. L’Europe n’est pas épargnée, à un moindre degré. De quoi alimenter l’argumentaire de ceux que le réchauffement climatique laisse sceptiques ! Pourtant, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est formel : les glaciers fondent, le niveau des mers augmente et, d’après les modélisations, la Terre devrait se réchauffer de 2 à 4 °C en moyenne d’ici à 2100 (6 °C dans le pire des cas) si l’augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre se poursuit au rythme actuel. Selon lui, ce phénomène est « très vraisemblablement » d’origine anthropique. Ces quelques degrés peuvent paraître insignifiants. Mais ramenés à l’échelle d’une région planétaire, les projections sont éloquentes. En France par exemple, la hausse pourrait être de 2 à 3 °C en hiver et de 3 à 4 °C en été, selon le scénario d’un doublement de la concentration de gaz carbonique vers la fin du XXI^e siècle. Or un accroissement de 1 °C correspond grossièrement au déplacement de 100 km vers le Nord des zones climatiques françaises. Les pluies pourraient augmenter de 10 à 20 % en hiver et diminuer de 25 à 50 % en été.

Il semble donc urgent de ne pas attendre. Pas simple ! Les grands de ce monde n’arrivent pas à s’entendre sur le sujet, comme le prouve l’échec du dernier sommet sur le climat à Copenhague. En France, la taxe carbone fait polémique.

Alors en attendant, faut-il miser sur les initiatives personnelles pour tenter de ralentir le phénomène ? Selon une récente enquête eurobaromètre⁽¹⁾, 47 % des Européens interrogés pensent que le changement climatique est l’un des deux problèmes les plus graves auxquels le monde est confronté avec la pauvreté. Environ 60 % estiment que les mesures gouvernementales sont insuffisantes et 63 % affirment donc agir individuellement d’une manière ou d’une autre. Du côté des confrères, 80 % de ceux qui ont participé au sondage en ligne sur ce sujet font également leur l’adage « c’est avec les petits ruisseaux qu’on fait les grandes rivières ». Tri sélectif, panneaux solaires, transports en commun, produits alimentaires locaux ou baisse de la consommation de viande : voici les principales initiatives prises par près de 60 % d’entre eux. Et parmi ceux qui déclarent ne rien faire, deux sur dix songent tout de même à œuvrer prochainement. Mais 20 % des sondés pensent qu’agir individuellement ne changera pas grand-chose ou qu’il est déjà trop tard !

• (1) Enquête effectuée en août-septembre 2009, publiée le 2 décembre.