L’approche éthologique remet à plat les connaissances actuelles sur le comportement du chien

La Société européenne d’éthologie vétérinaire des animaux domestiques(Seevad)⁽¹⁾ a pour objectif de sensibiliser et de former les vétérinaires à un mode de réflexion scientifique et éthique autour du respect des besoins de l’animal. Du 12 au 14 novembre 2009, les premières journées d’enseignement postuniversitaire (EPU), en partenariat avec l’école d’Alfort, étaient consacrées au chien. « Il est important d’observer un chien sans l’étiqueter a priori et d’analyser ses comportements et ses émotions sans l’est ampiller d’une maladie », a souligné Isabelle Vieira, présidente de la Seevad.

L’enseignement a alterné exposés théoriques et cliniques. Bertrand Deputte, professeur d’éthologie à l’ENVA, a rappelé que Canis familiaris est une espèce nidicole dont le long commensalisme avec l’homme a profondément modifié la plasticité sociale. A ce titre, il a dénoncé les erreurs fréquentes autour des concepts de hiérarchie et d’attachement. « Les travaux scientifiques sur la relation homme-chien manquent et l’exportation du mode social du loup vers le chien domestique ne repose sur aucune étude validée. »

L’importance de la notion de “tempérament” (de dimension individuelle) a été soulignée. Notre consœur Monique Bourdin a rappelé l’intérêt des signaux de communication et de leur analyse pour décrypter les inter-actions sociales. De son côté, Géraldine Dalibard a détaillé le concept de “ressources” et sa prise en compte dans la relation interspécifique homme-chien.

Les troubles du comportement en lien avec les disciplines médicales, les prédispositions génétiques et la neurophysiologie ont aussi été présentés. Isabelle Vieira a en outre expliqué comment aborder chaque cas par une analyse fonctionnelle autour d’un bilan émotionnel (de la situation-problème et des activités du chien) et d’un bilan des renforcements. Pour elle, un regard précis, une analyse fine des interactions et une bonne connaissance des renforcements permettent toujours une prise en charge efficace. « L’éthologie vétérinaire n’est pas une nouvelle science, mais une approche contemporaine des problèmes de comportement qui se nourrit de l’éthologie cognitive et veut résolument appartenir à la branche vétérinaire », a-t-elle conclu. Le prochain EPU, au printemps, concernera le chat.

• (1) Seevad, 44 rue de la Gare, 77130 Varennes-sur-Seine (06 07 22 31 08). Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1346 du 6/2/2009 en page 18.