Pourquoi pas une tutelle multiple, tripartite (ou plus…) ?

Nous avons des passerelles à établir avec les autres professions médicales, tant au niveau de la formation (comme en témoignent, par exemple, les problèmes en biologie humaine, qui ne sont pas nouveaux) que de l’application conjointe de nos capacités en matière de pathologie comparée, de gestion des risques alimentaires, de zoonoses, de répression des fraudes, etc. Si nos liens doivent se renforcer avec l’université en général, je ne pense pas pour autant que nous devions passer avec armes et bagages sous la tutelle unique du ministère de la Santé dont, soit dit en passant, les crédits n’augmentent pas aussi vite que les déficits de la Sécurité sociale et de l’Etat…

Quoiqu’une nouvelle “propédeutique”, qui préparerait à toutes les formations de santé (vétérinaire inclus) ne soit pas inenvisageable, d’un point de vue purement théorique, peut-être serait-il plus intelligent de s’inspirer du principe américain du Junior College, en faisant toutefois abstraction de sa dérive malthusienne et mercantile. Il prépare les étudiants à toutes les professions “biologiques” avant de les diriger vers le collège diplômant susceptible de mieux leur correspondre selon leurs choix, leurs motivations, mais également leurs résultats (il s’agit toutefois d’un schéma idéal pas toujours simple à appliquer).

Sans aller jusqu’à traverser l’Atlantique, la fréquentation de collègues issus de la faculté de Liège m’a convaincu que le plat pays recèle aussi des exemples à suivre pour améliorer notre formation, ne serait-ce qu’au niveau du ratio enseignants/étudiants.

En plus de l’expérience de nos voisins, une tutelle tripartite Education/Santé/Agriculture devrait permettre d’éviter d’avoir à aller chercher les œufs d’or (aussi bien les espèces sonnantes et trébuchantes proprement dites que les intervenants, les enseignants par exemple) dans un seul panier, celui de l’Agriculture actuellement. Ce ministère, dans une optique comptable, se demande quel avantage le monde agricole tire de la formation des professionnels de la “bobologie” canine et féline urbaine (qui rassemblera à court terme au moins 60 à 70 % des vétérinaires, si ce n’est pas déjà le cas…). En s’appuyant sur toutes les études qui montrent le bénéfice de la possession d’un animal de compagnie sur la santé morale et physique de son propriétaire, comme sur l’équilibre et l’évolution psychique, mais aussi l’éducation des enfants, peut-être faudrait-il aussi mettre à contribution, outre les ministères de la Santé et de l’Education — ce qui me paraît un minimum —, celui du Développement durable…