La filière porcine va devoir s’adapter aux nouvelles réglementations sanitaires - La Semaine Vétérinaire n° 1385 du 18/12/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1385 du 18/12/2009

AFMVP. Congrès à l’école d’Alfort

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Le Guide de bonnes pratiques d’hygiène et l’inspection “allégée” en abattoir ont alimenté les débats.

Sécurité sanitaire des aliments, alimentation des mâles entiers et castrés par la vaccination, immunité du système respiratoire, renouvellement des cochettes, courtes communications et ateliers pratiques étaient au menu du congrès annuel de l’Association française de médecine vétérinaire porcine (AFMVP), les 3 et 4 décembre derniers à l’école d’Alfort. Côté actualités réglementaires, notre consœur Anne Hémonic a fait le point sur les dossiers en cours, relatifs à la sécurité des aliments et au bien-être des porcs. Ainsi, dans le contexte du “paquet hygiène”, qui implique de manière novatrice une responsabilité directe des éleveurs sur la sécurité de la viande produite, les organisations professionnelles (Fédération nationale porcine, Coop de France, Inaporc) ont fait le choix de développer un Guide de bonnes pratiques d’hygiène (GBPH) en élevage de porcs, en janvier 2006. Ils en ont confié la coordination technique et la rédaction à l’Institut du porc (Ifip), intégrant les choix des groupes de travail composés de vétérinaires, de techniciens, d’éleveurs et de responsables qualité. Le GBPH et son manuel d’application ont vu le jour en 2007. La Direction générale de l’alimentation (DGAL) dispose de la dernière version du guide depuis novembre dernier. L’ultime étape est son expertise par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Sur le terrain, la formation des prescripteurs à ce guide est prévue pour le début de l’année prochaine et celle des éleveurs au printemps 2010. Ces derniers devront en outre transmettre aux abattoirs et aux services vétérinaires des « informations sur la chaîne alimentaire » (ICA), c’est-à-dire des « informations pertinentes au regard de la sécurité des aliments ». Six types de dangers potentiellement présents dans la viande ont été retenus dans le cadre de ces ICA : Trichinella spiralis (sur la base des élevages à tests trichines), Salmonella enterica (salmonellose clinique confirmée), Staphylococcus aureus (boiteries, abcès), aiguilles de traitement cassées, dangers nécessitant une gestion particulière (plomb, cadmium, dioxines, etc.) et dangers à caractère exceptionnel (par exemple, ingestion de substances dangereuses, corps étrangers). A partir du moment où l’éleveur a connaissance d’un tel danger chez ses animaux, il doit transmettre l’information à l’abattoir (qui la fera suivre au vétérinaire officiel) au minimum vingt-quatre heures avant l’arrivée des animaux et/ou sur le bon d’enlèvement qui les accompagne. Il reste à finaliser les modalités de transfert de cette information à la base de données professionnelle porcine (BDPorc).

La mise en place officielle de ces principes est prévue pour le début de l’année prochaine, après la parution d’un arrêté ministériel. Concernant le plan de maîtrise des salmonelles pour les porcs charcutiers et les reproducteurs, les objectifs communautaires devraient être définis en 2010 (probablement sur la base des résultats des enquêtes de prévalence diligentées par l’Union européenne), pour une mise en place effective fin 2011 ou début 2012. La position de la majorité des pays européens et des experts semble aller vers l’abandon de la classification des élevages selon leur statut salmonelles, comme cela était prévu initialement, explique Anne Hémonic. En France, les orientations paraissent aller dans le sens de la mise en place de mesures préventives, notamment fondées sur les GBPH.

Une inspection “allégée” qui nécessite des adaptations à tous les niveaux

Pour sa part, Pascale Gilli-Dunoyer, de la DGAL, a indiqué qu’une note de service de la direction devrait sortir début 2010 pour présenter le nouveau dispositif d’inspection visuelle (ou inspection sans couteau) dans les abattoirs de porcs. En effet, considérant que certains dangers qui affectent les viandes (Salmonella enterica, Yersinia enterocolitica, Campylobacter spp thermotolérants, Listeria monocytogenes) n’induisent ni signes cliniques ni lésions macroscopiques visibles la plupart du temps, que l’application de bonnes pratiques d’hygiène en élevage et des principes HACCP dans les abattoirs est déterminante dans la maîtrise des dangers, et étant donné le lien inéluctable entre la qualité sanitaire des animaux et celle des denrées qui en sont issues, la France s’est engagée dans la mise en place de l’inspection visuelle dans les abattoirs de porcs, comme le prévoit le règlement européen(1). En France, en raison de la cadence des abattages et de la disponibilité du personnel, l’inspection visuelle est une voie d’avenir, selon Pascale Gilli-Dunoyer. Mais la mise en œuvre de cette inspection rénovée nécessite des adaptations à tous les niveaux : le respect des critères fixés par la réglementation européenne(2) en élevage, la mise en place de l’ICA, l’organisation des services vétérinaires avec un renforcement de l’inspection ante-mortem, etc. Cependant, pour notre consœur, l’allégement des contrôles ne sera sans doute possible qu’après une phase d’expérimentations au niveau national, avec un engagement de tous les acteurs de la filière, notamment les éleveurs, avec l’aide de leurs vétérinaires.

Un projet d’arrêté relatif à l’inspection visuelle, qui devra être notifié à la Commission européenne et soumis à l’Afssa, est envisagé pour 2010.

  • (1) Règlement CE n° 854/2004.

  • (2) Règlement CE n° 1244/2007 (« conditions d’hébergement contrôlées et systèmes de production intégrés »).

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