La fasciolose subclinique a un impact économique important

La fasciolose subclinique limite la prise de poids des jeunes bovins en croissance ou à l’engraissement de 10 % en moyenne. Avec en plus la moindre qualité des carcasses à l’abattoir, la détérioration de l’indice de consommation des animaux et l’allongement de la période d’engraissement, on entrevoit la perte économique engendrée par cette infestation.

Ce bilan relève d’une quinzaine d’études publiées⁽¹⁾, dont le but était de déterminer l’impact zootechnique de la fasciolose dans sa forme subclinique, l’expression devenue la plus commune au cours des dernières années.

Pour cela, la méthode prépondérante a été de comparer un lot de jeunes bovins sains à un lot infesté artificiellement par une quantité définie de métacercaires par voie intraruminale. Ces animaux ont été régulièrement pesés durant les périodes de croissance ou d’engraissement, puis abattus pour déterminer l’atteinte hépatique. Dans la majorité des cas, ils avaient été préalablement traités contre les strongles digestifs et respiratoires pour éviter un éventuel biais.

La perte de GMQ serait de 10 % en moyenne chez les jeunes bovins

Il a été montré que les effets zootechniques de l’infestation à Fasciola hepatica dépendent non seulement de la ou des doses infestantes, mais aussi du stade des parasites à un moment donné, de l’immunité des bovins, du niveau et des conditions d’alimentation tant à l’herbe qu’en stabulation.

Le déficit de gain de poids est important avec l’expression d’une fasciolose clinique, lorsque les animaux sont infestés artificiellement par au moins mille métacercaires administrés en une ou plusieurs fois. En revanche, l’infestation avec cinq à six cents métacercaires provoque une fasciolose discrète, qui évolue en cholangite chronique. Les baisses de gain moyen quotidien (GMQ) sont en moyenne de – 5 à – 10 %, mais elles sont les plus élevées au cours de la phase de croissance des larves (de la 5^e à la 12^e semaine) et à l’implantation des douves adultes dans les canaux biliaires (de la 12^e à la 16^e semaine).

En raison de la perte économique engendrée par l’infestation subclinique, le rapport bénéfice/coût d’un traitement fasciolicide efficace peut être de l’ordre de 8 à 10. Le traitement par des produits larvicides et adulticides en début de période hivernale permet de détruire un maximum de douves infestantes et d’éviter la baisse du GMQ. Ce n’est pas le cas avec des produits adulticides à effet ponctuel lorsqu’ils sont utilisés chez des jeunes bovins primo-infestés et en phase de migration larvaire. Mais ces produits adulticides gardent leur intérêt chez les bovins adultes, chroniquement infestés, surtout en fin de stabulation, pour éviter la recontamination des pâtures.

• (1) Les références de ces études sont disponibles sur le site WK-vet.fr, rubrique “Semaine Vétérinaire”, puis “Compléments d’articles”. Source : E. Meissonnier : « Influence de la fasciolose subclinique sur les performances de croissance et d’engraissement chez les jeunes bovins », conférence présentée lors des 19^e rencontres GTV Rhône-Alpes/ENVL à Lyon le 22/10/2009.