Le chat est l’avenir du vétérinaire

Qui dit changement de la démographie animale, dit évolution de la pratique. Les conférences de management se sont ainsi penchées sur les adaptations nécessaires de la profession. Car demain, chats et Nac fréquenteront de plus en plus les structures vétérinaires. Sept cliniques françaises ont d’ailleurs choisi l’exercice exclusivement félin. 5 % des Français souhaitent acquérir un chat, ce qui représenterait 450 000 félins supplémentaires au sein des foyers dans les années à venir. Il faut y voir une opportunité, avec un fort potentiel économique, ont indiqué nos confrères Jean-Michel Mainguené (Montauban, Tarn-et-Garonne) et Luc Hazotte (Saint-Sylvain d’Anjou, Maine-et-Loire), chiffres à l’appui. Ainsi, seulement la moitié des propriétaires emmènent leur chat chez le vétérinaire au moins une fois par an ; parmi les chats qui fréquentent une clinique, seul un sur deux est vacciné ; les chats médicalisés ne sont traités avec un antiparasitaire externe qu’une fois et demi par an ; la vermifugation ne concerne qu’un chat vacciné sur trois ; seul un chat sur cinq est identifié ; 38 % des chattes ne sont pas stérilisées. Or, le chat s’adapte mal aux structures vétérinaires. « Il convient d’adopter la cat attitude en modifiant nos pratiques », ont insisté les deux conférenciers. Cela signifie l’aménagement de salles d’attente séparées pour les chats, la mise en place de créneaux horaires réservés, l’absence d’odeurs, ou encore l’installation de tabourets pour éviter aux propriétaires de poser les sacs de transport sur le sol.

Plus les vétérinaires s’ouvriront aux Nac, plus les propriétaires consulteront

Poissons d’ornement compris, les Nac représentent près des deux tiers des animaux de compagnie, et 5 à 10 % des consultations (petits mammifères dans 70 % des cas). Leur population croît de 10 % par an. « Si les vétérinaires développent leur offre, un taux de médicalisation de 25 %, tous Nac confondus, est envisageable en France », a insisté Cyril Chovet (Loos-lez-Lille, Nord), pour qui la sous-médicalisation des Nac ne s’explique pas par la faible demande des propriétaires. Selon lui, leurs attentes sont aussi fortes que celles des possesseurs de chiens et de chats.

Même minoritaire, l’activité Nac peut être l’un des postes les plus rentables (moins de ventes, plus d’honoraires). Cyril Chovet insiste sur la nécessité de ne pas sous-tarifer les consultations dédiées à ces animaux, car les propriétaires perçoivent cela comme un manque de compétences. En outre, en cas d’échec thérapeutique, la réaction d’un propriétaire vis-à-vis du praticien reste la même, quel que soit le prix payé.

• Source : Afvac.