La mémoire est un réservoir précieux de souvenirs entre passé et présent - La Semaine Vétérinaire n° 1383 du 04/12/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1383 du 04/12/2009

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Lors d’une rencontre, on se sent amis ou étrangers. Pour quelles raisons ? La source serait, selon Goethe, « l’amour moléculaire ». La recherche en psychologie a mis en évidence que la plupart des décisions que nous prenons ou des comportements que nous adoptons dépendent, dans une large mesure, de “programmes”. Ils se nourrissent tout d’abord du passé et de l’histoire familiale, puis du présent et du poids de l’habitude, enfin – et c’est là notre propos, car nous pouvons avoir une influence sur ce dernier aspect – de notre capacité à ressentir les choses.

Comme le dit avec humour Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’UFR de médecine de Paris VII, « les optimistes vivent plus longtemps, sont plus riches et chantent plus juste »(1). Cela signifie qu’il ne faut pas occulter son passé, car c’est la meilleure façon de le revivre en boucle. Au contraire, il faut le comprendre, autrement dit l’analyser. Mais ce n’est pas tout. La névrose médiatique et la manie Internet ont leur importance dans les angoisses collectives, les croyances, les pensées automatiques qui échappent à la volonté et agissent comme un logiciel. Le timide se sent observé et en danger, le méfiant voit le complot partout. Heureusement pour ceux qui veulent être heureux, il existe des thérapies qui permettent de se réapproprier sa vie.

L’idée dont il convient de se débarrasser, c’est que la vérité sur soi-même rendrait malade. Bien au contraire, elle libère. Cette liberté est le fruit de la libération de l’affect, emprisonné par la névrose, dont il est possible de prendre la mesure par les techniques de l’hypnose ou celles de l’association d’idées. La libération du passé (la catharsis) est l’une des clefs de la vraie vie. Le reste dépend de la faculté à se réapproprier, pas à pas, ses angoisses et leurs causes.

L’importance des différentes “mémoires” qui remontent à la conscience

La première démarche consiste à identifier la mémoire principale : explicite (ou objective, celle des narrateurs), implicite, ou autobiographique, car les fonctions concernées sont sous le contrôle de zones différentes du cerveau.

Ainsi, l’hippocampe stocke les émotions et les sensations fortes. Tout ce qui est traumatisant (souvenirs et accidents) développe les hormones du stress, qui empêchent l’hippocampe de se régénérer. Les mauvais souvenirs impossibles à oublier agissent alors comme des « toxines cérébrales ». La mémoire, bloquée par le stress, empêche d’accéder aux causes anciennes de ce dernier et donc de les dépasser.

Les personnes stressées vivent sur le qui-vive et sont désinvesties du présent. Leur mémoire explicite est moins performante et, à l’examen clinique, une diminution du volume de leur hippocampe est observée.

Pour déclencher le souvenir, les thérapeutes utilisent des « mots gâchettes » qui déclenchent des réminiscences et des émotions, à la manière de la madeleine de Proust. Quand ils sont prononcés, ces mots provoquent les souvenirs des parents, des émotions et des sensations apparemment oubliés.

La mémoire autobiographique remonte alors à la conscience grâce à l’association des idées, des sensations, des images et donc des souvenirs. Or, il est connu aujourd’hui que cette mémoire est subjective. Elle dépend de l’humeur du moment. Les déprimés se souviennent de tout ce qui provoque leur échec et leur culpabilité. Ils ont une mauvaise image d’eux-mêmes.

La mémoire autobiographique est un facteur de résilience qui permet donc de lutter contre les excès, dans un sens ou dans l’autre, de la dépression à l’euphorie. Elle permet de mieux supporter le présent, plutôt que de broder dessus. Il est ainsi démontré que ceux qui ont une faible mémoire autobiographique, donc un souvenir flou de leur enfance et de leur passé, sont plus exposés aux dépressions et au suicide quand ils rencontrent des difficultés.

Le souvenir permet de mettre en relation l’expérience présente et le passé et il favorise la création.

La mémoire est un réservoir précieux qui permet de relativiser les échecs et les expériences désagréables et d’échapper à la tyrannie du virtuel.

  • (1) Voir son ouvrage : Les secrets de nos comportements, paru chez Plon.

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