Le début d’hiver est optimal pour le dépistage de la besnoitiose bovine - La Semaine Vétérinaire n° 1382 du 27/11/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1382 du 27/11/2009

Parasitologie bovine

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Jean-Pierre Alzieu*, Philippe Jacquiet**

Avec un cas clinique pour vingt animaux séropositifs, le dépistage des porteurs est fondamental.

Besnoitia besnoiti, protozoaire responsable de la besnoitiose bovine, est surtout transmis dans un cycle monoxène de bovin contaminé à bovin sain par des insectes piqueurs (stomoxes en étable, stomoxes et taons au pré en saison chaude). La forme clinique reste “la partie émergée de l’iceberg”. L’essentiel du réservoir est constitué par les bovins contaminés (voir graphique), porteurs latents du parasite sous forme de kystes à bradyzoïtes. Ces derniers sont abondants dans les fascias, les tissus conjonctifs et les muqueuses notamment. Comme ils peuvent rester viables près de dix ans, il est indispensable de dépister ces bovins séropositifs, en zone d’enzootie comme en situation d’infection récente, même s’il n’y a pas eu de cas clinique constaté pendant l’année écoulée. Dans les zones présumées indemnes, situées au nord de la diagonale Nantes-Lyon, cette recherche doit se faire systématiquement sur les animaux achetés, en particulier ceux issus de cheptels au sud de cette diagonale.

Pour dépister tous les porteurs du parasite, il est important de contrôler tous les achats

Même si la maladie ne s’exprime cliniquement qu’au-delà de l’âge d’un an, les veaux et les jeunes bovins peuvent déjà être porteurs de kystes à bradyzoïtes. Il convient donc de contrôler les achats de génisses de renouvellement ou encore de broutards destinés à la “repousse”. La coexistence, sous le même toit, d’un atelier de jeunes bovins allaitants à l’engrais et du cheptel reproducteur (laitier ou allaitant) est loin d’être rare et représente une situation à risque, comme l’ont démontré nos collègues de l’école de Nantes(1).

La besnoitiose est aussi une maladie qui s’achète (parasite buying) et il est grand temps que tous les acteurs de l’élevage en prennent conscience.

Le dépistage des bovins séropositifs peut être réalisé grâce à un test Elisa (Priocheck®, Besnoitia Ab, Prionics) spécifique (voisin de 100 %) et sensible (90 %), validé à la fois par la faculté vétérinaire de Berne et l’école de Toulouse lors de suivis de troupeaux entre 2008 et 2009. Il permet la détection des anticorps sériques spécifiques de B. besnoiti dès trois à quatre semaines après l’infection. Certains cas douteux doivent être confirmés par la technique western blot.

La rentrée en stabulation, largement postérieure à la fin de la période d’activité des insectes vecteurs, autorise donc un dépistage sérologique du cheptel, si possible exhaustif. Il est également montré(2) que le début de l’hiver apparaît plus propice à cette détection, car les animaux séropositifs présentent des titres en anticorps plus élevés qu’en fin d’hiver.

Le dépistage constitue un investissement raisonnable compte tenu de l’enjeu

Le coût modéré de l’analyse Elisa permet désormais de proposer un dépistage de masse et constitue un investissement raisonnable compte tenu de l’impact médical et économique, potentiellement fort. Les prélèvements sur tubes secs peuvent être aisément réalisés à la faveur d’autres interventions (prophylaxies, vaccinations contre la fièvre catarrhale ovine, etc.).

En cas de positivité initiale ou de cas “douteux”, une confirmation par western blot apparaît nécessaire pour s’affranchir de (rares) réactions croisées avec Toxoplasma gondii ou Neospora caninum.

Le dépistage sérologique est donc l’étape indispensable qui permet de définir le statut indemne ou non et, dans ce cas, selon le taux de séropositivité observé, de définir la conduite à tenir (voir schéma.

  • (1) M. L’Hostis et coll. : « Besnoitiose bovine en Pays-de-la-Loire, séroprévalence et hypothèses de diffusion entre élevages », proceedings des Journées nationales des GTV, Nantes, mai 2009, pp. 1 205-1 212.

  • (2) P. Jacquiet et coll. : « Besnoitiose bovine : enquêtes épidémiologiques dans le sud-ouest de la France », proceedings des Journées des GTV 2009, pp. 1 213-1 220.

À LIRE DANS Le Point Vétérinaire

« A quand la besnoitiose au nord de la Loire ? » PV n° 301, décembre 2009, à paraître.

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