Le stress et l’inflammation chroniques sont liés chez le chat

La cystite idiopathique peut être le reflet d’une inflammation plus générale, selon une nouvelle approche de Tony Buffington (université vétérinaire de l’Ohio). Cette affection, bien connue pour sévir chez des chats en situation de stress chronique, ne serait en réalité que l’une des répercussions cliniques visibles d’une inflammation qui ne se limite pas à la sphère vésicale. En effet, d’autres organes semblent pouvoir être atteints, en particulier les poumons et le tube digestif. Tony Buffington a ainsi souligné la relation entre ce syndrome inflammatoire et les conditions de vie du chat touché, ainsi que l’importance d’une approche globale de l’organisme.

Danielle Gunn-Moore (université d’Edimbourg) a, quant à elle, abordé les maladies du bas appareil urinaire, en rappelant l’importance de la cystite idiopathique parmi les syndromes obstructifs du bas appareil urinaire (environ 29 % des cas). Elle a également souligné l’utilité de la palpation transrectale chez un chat obstrué qui, selon son expérience personnelle, suffit dans de nombreux cas à lever un éventuel spasme de l’urètre, à l’origine de l’obstruction. Pour sa part, Bernard Paragon (école d’Alfort) a fait le point sur les caractéristiques d’une alimentation adaptée aux chats qui présentent une urolithiase.

La sous-médicalisation du chat est soulignée

Les inflammations des systèmes digestif et nerveux, de l’appareil respiratoire, de la peau et des articulations ont aussi bénéficié de l’éclairage de spécialistes. Le stress a fait l’objet de plusieurs interventions.

Ainsi, notre consœur canadienne Margie Scherk a largement remis en question la manière de recevoir les chats dans les cliniques vétérinaires, en incitant à se mettre à la place du chat. Les praticiens ont pu profiter de ses nombreux trucs et astuces pour manipuler les individus les plus difficiles. Elle a également souhaité sensibiliser les vétérinaires, qui pourront à leur tour sensibiliser les propriétaires, au fait que le chat demeure globalement sous-médicalisé. En effet, aux Etats-Unis comme en Angleterre, s’il est le premier animal de compagnie, le taux de chats qui vont moins d’une fois par an chez le vétérinaire représente plus du double de celui des chiens. Cela s’explique en partie par le fait que les propriétaires ressentent une certaine culpabilité vis-à-vis de leur chat lorsque ce dernier est stressé par le transport vers la clinique et par la consultation. « Il y a des choses à faire ! », a-t-elle ajouté, avant de présenter à l’assemblée le programme d’activités à venir CATalyst, une initiative américaine qui vise à médicaliser mieux et plus le chat et regroupe vétérinaires, industriels et associations de protection animale.

En outre, un invité surprise, le réalisateur Philippe Muyl (notamment Le Papillon, sorti en 2002, avec Michel Serrault), est venu présenter aux congressistes la maquette d’un film mettant en scène des chats. Personne n’est resté indifférent à ces dix minutes de cinéma félin, sensible et drôle à la fois. Malheureusement, les producteurs n’ont pas souhaité donner suite au projet (mais un appel a été lancé aux partenaires : affaire à suivre…). En attendant, la vidéo est présentée en accès libre sur le site Dailymotion⁽¹⁾.

Le prochain rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’année 2010, avec un thème probablement axé sur la mise bas et la néonatalité… chez le chat, bien entendu.

• (1) www.dailymotion.com/user/papillonner/video/x9ko0v_histoires-de-chats_shortfilms