Les revenus des consœurs sont inférieurs d’un tiers

Le groupe de travail Valovet a présenté sa traditionnelle analyse des revenus des vétérinaires libéraux le 1^er octobre dernier, lors des Rencontres nationales vétérinaires de Nice. Elle met en évidence une légère progression en 2007 par rapport à 2006. Le revenu moyen s’établit à 58 849 € (57 703 en 2006), la médiane ressort à 54 410 € et une majorité de praticiens dégagent des revenus compris entre 40 000 et 50 000 €. Cette étude s’appuie sur les déclarations effectuées auprès de la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV). Les revenus pris en compte sont ceux qui servent de base aux cotisations de la CARPV, c’est-à-dire les bénéfices non commerciaux (BNC) déclarés à l’administration fiscale, incluant les cotisations versées sur les contrats de prévoyance complémentaires ou de retraite Madelin. Les revenus des vétérinaires qui exercent en société d’exercice libéral (SEL) en sont exclus.

Pour analyser les revenus 2007, la CARPV a changé de mode de traitement informatique, et surtout d’échantillon. Celui-ci ne retient que les vétérinaires en activité en 2007 et toujours en activité en 2009. Les jeunes retraités sont donc écartés, ainsi que les praticiens qui exercent pour la première ou la deuxième année. 8 500 déclarations ont été traitées. « En raison de ces changements, il convient de s’attacher aux tendances plus qu’aux euros dans les comparaisons avec les années précédentes », prévient Laurent Jessenne, membre de Valovet, qui coprésentait ces résultats avec François Courouble, le président de la CARPV.

« Les zones rurales à forte proportion de bovins sont les mieux loties »

L’enquête confirme que le nombre de femmes qui exercent la profession ne cesse de progresser (+ 8,75 % entre 2006 et 2007, après + 13 % entre 2005 et 2006). Leurs revenus marquent également une nette augmentation, passant de 39 000 à 43 371 € en moyenne entre 2006 et 2007, après plusieurs années de baisse. Pourtant, ils restent toujours inférieurs à ceux de leurs homologues masculins. « En moyenne, les femmes disposent d’un tiers de revenus en moins, constate François Courouble. Mais nous ignorons leur temps de travail. » Les temps partiels, leur exercice majoritairement canin et leur jeunesse ne sont pas des atouts en matière de revenus. Les femmes représentent en effet 44 % des moins de trente ans et 41 % des trente à trente-neuf ans. Or c’est justement parmi les plus jeunes praticiens que sont relevés les revenus les plus faibles. Ainsi, 60 % des libéraux de moins de trente ans gagnent moins de 30 000 € annuels. Heureusement, le montant s’élève avec l’âge, pour se stabiliser tout au long de la carrière. Ainsi, le revenu moyen est presque identique à trente-cinq et soixante ans.

L’analyse par région montre toujours de fortes disparités. Un praticien lorrain, par exemple, gagne en moyenne plus du double de son confrère corse. En 2007, la Lorraine, justement, ravit la première place à la Basse-Normandie, et la Bretagne monte sur le podium en lieu et place de la Champagne-Ardenne. La Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse ferment la marche, comme en 2006. « Les zones rurales à fortes proportions de bovins sont les mieux loties, constate François Courouble. Mais il faut tenir compte du fait qu’elles concentrent les praticiens masculins les plus âgés. »