Le passage transplacentaire du sérotype 8 et son implication dans les avortements sont confirmés

Le passage transplacentaire du virus de la fièvre catarrhale ovine de sérotype 8, et le fait qu’il soit à l’origine d’avortements, sont confirmés par une étude⁽¹⁾ réalisée dans la Nièvre de novembre 2008 à avril 2009. Chantal Audeval, responsable “santé animale” du laboratoire vétérinaire du département (LVD 58), en a présenté les premiers résultats lors des journées nationales des GTV à Nantes, en mai dernier.

Cette étude a cherché à évaluer l’incidence de la circulation virale de la fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 sur les avortements en secteur allaitant. En effet, seul ce sérotype a touché le département de la Nièvre, au cours de deux épisodes, à l’automne 2007 puis en été 2008. L’enquête a porté sur les avortons, sur les veaux morts au cours des deux premiers jours de vie et sur ceux de moins d’une semaine qui ont présenté des signes cliniques évocateurs de la maladie. Des analyses sérologiques et virologiques ont été effectuées chez la mère et le veau (virologie sur rate de l’avorton ou du veau mort, ou sur sang du veau vivant).

Sur les 1 057 avortements déclarés durant la période de l’étude (30 % de plus qu’en 2006/2007), 1 039 mères étaient séropositives. « Les sérologies positives observées chez les veaux ne permettront d’établir s’il s’agit d’une véritable séroconversion ou d’anticorps colostraux passifs que lors de l’étude des résultats par rapport aux commémoratifs et aux symptômes décrits par le vétérinaire », a précisé Chantal Audeval.

La présence du virus dans la rate des avortons constitue une preuve

Quant à la virologie, elle a révélé qu’en moyenne, sur toute la période concernée par l’étude, 12,4 % des vaches ayant avorté étaient positives à la polymerase chain reaction (PCR), avec un pic à 29,8 % en novembre/décembre. De même, 37 % des veaux étaient positifs en PCR sur sang et 10 % des avortons en PCR sur rate. La présence du virus dans la rate des avortons, mais aussi dans le prélèvement de sang d’avortons ou de veaux nés en période d’inactivité vectorielle, constitue la preuve de son passage transplacentaire.

En revanche, le résultat virologique de la mère ne permet pas de statuer sur celui du veau. En effet, certains avortons positifs à la PCR avaient des mères négatives à la PCR, et inversement. Les résultats quantitatifs ont néanmoins permis de déterminer que la charge virale présente dans la rate de l’avorton ou dans le sang du veau est en moyenne supérieure à celle retrouvée dans le sang de la mère. L’impact de la vaccination et celui du stade de gestation au moment de l’infection restent en outre à déterminer.

• (1) Etude réalisée en partenariat avec Merial, LSI et l’Afssa.