Conjugué au futur, le vétérinaire sera praticien spécialisé, selon un tiers des vétonautes - La Semaine Vétérinaire n° 1376 du 16/10/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1376 du 16/10/2009

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

« Un commercial du genre requin. » Voilà comment un confrère imagine le vétérinaire de demain. Pour lui, comme pour un participant sur cinq au sondage sur ce thème, il sera chef d’entreprise avant tout. Gestion des ressources humaines et développement de compétences utiles à l’entreprise n’auront plus de secret pour cette consœur – démographie vétérinaire oblige – qui tiendra également d’une main de fer les rênes de son budget. La médecine des animaux ne sera plus un sacerdoce, mais bel et bien une profession de services. D’ailleurs, la mise en application de la directive du même nom n’exclut pas la création d’entreprises vétérinaires comprenant plusieurs lieux d’exercice, à qui il faudra bien un patron.

Mais qu’à cela ne tienne, la capacité à se recycler est une qualité plébiscitée par 16 % des vétonautes. Toutefois, « vétérinaire pour la vie » pourrait devenir une triste réalité si la restriction d’accès à la biologie médicale préfigure l’avenir des diplômés. Mieux vaudra être certain de son choix si la clientèle devient presque le seul débouché possible.

57 % des confrères continuent de penser que le vétérinaire restera praticien, libéral, avec cependant un profil radicalement différent. L’omnipraticien n’a plus la cote. En juin 2005, il rassemblait la moitié des votes, loin devant le spécialiste (19 %). Quatre ans plus tard, la tendance s’est inversée. Seulement un quart des sondés envisagent le futur vétérinaire comme un généraliste multi-espèces, capable de gérer toutes les situations. Pour 33 %, il sera spécialisé, à plus forte valeur ajoutée, régnant en partage sur des plateaux techniques dont la rentabilité sera surveillée par des chefs d’entreprises vétérinaires. La médecine des animaux de compagnie et de sport dispose déjà de sa liste de spécialistes. Dans les campagnes, une évolution plus sournoise est à l’œuvre. Les éleveurs, devenus infirmiers de leurs élevages, pourront bientôt réaliser plusieurs actes, autrefois l’apanage du vétérinaire. La délégation d’actes suggérée par le rapport Guené est en passe de voir le jour de manière officielle. Dès cet instant, le rôle du praticien sera peut-être davantage celui d’un conseiller en santé animale ou en gestion sanitaire du troupeau que d’un médecin de campagne.

Seulement 7 % des sondés envisagent une évolution vers un profil d’ingénieur des sciences du vivant. Des jumelages entre des ENV, Nantes la première, et des écoles d’ingénieurs sont pourtant déjà bien avancés. La mutualisation des ressources, des enseignements et des chercheurs est une raison aussi valable qu’une autre de marier deux établissements avec des cursus bien distincts. Le maintien de cette différence est peut-être une question à se poser.

réactions Internet

Difficile de se projeter dans vingt ans

Ce sondage me paraît peu réaliste. Comment pouvons-nous prévoir la tournure que prendra notre métier, ne serait-ce que dans vingt ans ? Un praticien des années 50 aurait-il pu imaginer que tant de femmes seraient vétérinaires cinquante ans plus tard, et que la canine occuperait une place tellement importante dans l’exercice quotidien ?

Estelle Bergerault

L’aspect médical de notre profession fait sa valeur

Je suis atterrée par les items de ce sondage. Scientifique, chef d’entreprise… Pour moi, nous sommes et nous devons rester les médecins des animaux. C’est l’aspect médical de notre profession qui fait sa valeur et sa spécificité, mais qui a aussi permis la reconnaissance dont nous bénéficiions encore il y a quelques années. Si nous nous étiquetons volontairement ingénieurs ou scientifiques et plus médecins, nous disparaîtrons. Si nous ne sommes pas plus vigilants sur les débouchés possibles pour les futurs vétérinaires à la sortie de l’école (je pense notamment à la biologie médicale), ce sera praticien sinon rien, et surtout pas scientifique, capable de se recycler. Savez-vous que certains diplômes d’université sont ouverts à tout le monde, sauf aux vétérinaires ? De grâce, messieurs les praticiens, mettez le nez hors de vos cabinets !

Anne Boulestin
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