Une aubaine fiscale pour les vétérinaires

Les nouvelles lois Scellier et Bouvard⁽¹⁾ permettent d’investir dans l’immobilier locatif, en récupérant tout ou partie de l’impôt sur le revenu dû à l’Etat (réduction de 25 à 37 % du prix d’acquisition en Scellier 2009). Un bien acquis selon ce principe séduisant est financé en partie par les loyers perçus, en partie par l’impôt récupéré, enfin par l’épargne personnelle de l’investisseur.

L’attractivité de ces dispositions et l’engouement né autour incitent néanmoins à la prudence. Les lois de défiscalisation ont toujours existé, mais celles de 2009 offrent des avantages plus importants. Autour de la défiscalisation immobilière sont nés un réseau de promoteurs et de conseillers et une quantité inimaginable de constructions dites “spéciales investisseurs”. Autant dire que, dans le lot, on trouve de bons produits, mais aussi des biens de qualité moyenne, voire médiocre, qui en font de mauvais placements.

N’oublions pas qu’un investissement immobilier engage l’acheteur sur une période moyenne à longue. Quelques règles sont à respecter pour éviter de commettre des erreurs irréparables, autant sur le bien que sur la façon dont il est acquis.

• Un bon produit immobilier se situe dans un secteur dynamique et attractif, à forte démographie, proche des axes de communication, des commerces et des services, donc dans un secteur à forte demande locative. Ce produit présente un prix correspondant au marché immobilier local, apportant une bonne rentabilité locative. Il doit pouvoir être revendu facilement. Il s’agit en outre d’une construction de qualité qui fait partie d’un programme réalisé pour des accédants à la propriété, non pour des investisseurs.

• Un bon conseil en placement prend en compte l’évolution de la situation de l’investisseur et de ses revenus, les charges afférentes à une acquisition immobilière, à sa détention et à sa mise en location. S’entourer d’assurances locatives complètes permet de réaliser un investissement sécuritaire. De plus, un effort d’épargne mensuel est nécessaire lors d’un tel investissement. En effet, les revenus locatifs ajoutés à la réduction d’impôt ne suffisent pas à couvrir complètement les frais. La transparence dans le conseil est donc indispensable.

Les lois Scellier et Bouvard, si elles sont utilisées intelligemment, sont une aubaine pour les vétérinaires moyennement ou fortement imposés. Mais l’attrait fiscal ne doit en aucun cas masquer la qualité du produit immobilier.

• (1) Réaction à l’article sur ce sujet paru dans La Semaine Vétérinaire n° 1369 du 28/8/2009 en pages 40-41.