L’épuration extrarénale est une solution d’avenir lors de défaillance rénale - La Semaine Vétérinaire n° 1374 du 02/10/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1374 du 02/10/2009

Néphrologie chez le chien

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Alexandre Balzer

En médecine vétérinaire, son usage se limite aujourd’hui aux insuffisances rénales oligo-anuriques. Sa réalisation en routine doit en effet intégrer de nombreuses contraintes.

Le principe de l’épuration extrarénale est de se substituer au rein, en filtrant le sang à travers une membrane semi-perméable artificielle (voir article en page 44). Cette technique thérapeutique sophistiquée vise à éliminer l’urée et les toxines urémiques, ainsi qu’à corriger les déséquilibres hydroélectriques et acido-basiques. Elle nécessite un accès veineux dédié et adapté – qui autorise une circulation extracorporelle – et un rein artificiel. Les indications de cette technique d’avenir sont nombreuses. En médecine humaine, elle est utilisée lors d’insuffisance rénale aiguë et chronique, de certaines intoxications, de choc septique, de surcharge volumique, d’hypothermie ou d’hyperthermie, etc. En médecine vétérinaire, les usages sont plus limités, essentiellement restreints aux insuffisances rénales oligo-anuriques. Quelques rares cas de choc septique et d’intoxication ayant eu recours à l’épuration extrarénale sont publiés. Les indications du futur sont éventuellement une hémofiltration continue pour les sujets atteints d’insuffisance rénale aiguë, une épuration à vie lors de phase terminale d’insuffisance rénale chronique, une épuration répétée en attente d’une greffe d’organe, etc.

L’efficacité de l’épuration extracorporelle dépend du débit sanguin, de la surface d’échange et de la membrane elle-même. Cette dernière est composée de fibres creuses (dans lesquelles circule le sang) qui baignent dans le dialysat. Il existe différents types de membranes selon la taille des pores, le matériau, etc.

De nombreuses contraintes empêchent une utilisation courante

La réalisation en routine de l’épuration extrarénale se heurte cependant à de nombreuses contraintes.

Ainsi, le prix d’achat de la machine est encore assez élevé. En outre, il faut aussi compter avec le coût humain : une équipe de praticiens et de techniciens doit être formée et capable de suivre le bon fonctionnement de la dialyse. La prescription de cet acte est encore difficile et il est conseillé de sélectionner des animaux qui souffrent d’insuffisance aiguë avec une possibilité de réversibilité de la défaillance rénale.

L’accès veineux doit être posé parfaitement, de manière chirurgicale. Notre consœ ur Isabelle Goy-Thollot utilise des cathéters permanents ou semi-permanents en silicone, spécialement adaptés pour cette technique d’épuration.

Il existe aussi un certain nombre de contraintes liées à l’animal : son poids (minimum 5 kg), sa docilité, et l’adhésion de ses propriétaires, via un consentement éclairé, concernant le coût et la réalisation pratique de la dialyse.

Des risques non négligeables de coagulation du sang dans l’appareil existent

Les complications sont essentiellement des risques d’hypertension, d’hypothermie, d’infection nosocomiale et l’apparition d’affections hématologiques. D’autres complications peuvent survenir lors de l’intervention elle-même, avec des risques non négligeables de coagulation du sang dans les appareils de circulation extracorporelle. En cas de coagulation pendant l’épuration, la procédure est obligatoirement stoppée, la membrane est alors à changer (coût élevé) et les pertes sanguines sont souvent importantes. Ainsi, le traitement anticoagulant est fondamental et doit être parfaitement suivi. Les anticoagulants utilisés sont généralement systémiques (héparine) et plus rarement régionaux (citrate).

CONFÉRENCIÈRE

Isabelle Goy-Thollot, Soins intensifs, anesthésiologie et médecine d’urgence (Siamu), école de Lyon.

Article tiré de la conférence « Les vérités de demain : l’épuration extrarénale lors de la prise en charge de la défaillance rénale aiguë », présentée lors du congrès 2008 de l’Afvac, à Strasbourg.

Cas particulier de l’insuffisance rénale aiguë

L’épuration extrarénale n’est, dans ce cas, qu’un traitement de suppléance. Il n’y a pas d’effet thérapeutique direct sur le rein, mais elle permet de maintenir l’homéostasie et d’attendre la récupération d’une fonction rénale ou une éventuelle greffe de rein. En médecine vétérinaire, l’indication de la dialyse reste encore une solution de seconde intention, après les traitements conventionnels et la fluidothérapie. Elle peut être envisagée chez des chiens jeunes, pesant plus de 5 kg, souffrant d’oligo-anurie, d’hyperkaliémie, d’acidose métabolique, de leptospirose, d’urémie supérieure à 35 nmol/l et de créatininémie supérieure à 900 µmol/l.

A. B.
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