Les industries de santé éditent un livre blanc pour mieux affirmer leur synergie

La santé est un moteur de croissance, donc un élément de sortie de crise. La santé n’est pas une charge, mais une chance ! », a martelé Christian Lajoux, président de la Fédération française des industries de santé (Féfis) lors de l’assemblée générale du 22 septembre dernier, affichant ainsi sa volonté de relever le défi de l’attractivité et de la compétitivité de la France dans le domaine des sciences du vivant.

La Féfis englobe onze syndicats et neuf cents entreprises qui créent, fabriquent ou distribuent les produits et les médicaments humains et vétérinaires. Ainsi, le Syndicat de l’industrie du médicament vétérinaire et réactif (SIMV) est membre de la fédération et Jean-Louis Hunault, son président, en est le représentant au bureau directeur (voir encadré).

Marc Prikazsky (Ceva) est venu rappeler à cette occasion l’importance du secteur vétérinaire, petit par comparaison avec le chiffre d’affaires en humaine, mais qui « joue pourtant un grand rôle : celui d’assurer l’apport de protéines alimentaires dans un contexte démographique planétaire qui s’accroît ». En outre, il a souligné le rôle du médicament vétérinaire et du diagnostic pour prévenir l’apparition de maladies chez l’homme. Le concept « un seul monde, une seule santé » est toujours d’actualité.

La grippe A/H1N1 au cœur des discussions

« On parle un peu trop de nous au niveau financier, mais peu au niveau de notre lourde responsabilité », a déploré Didier Hoch (Sanofi Pasteur MSD). Selon lui, il va pourtant falloir convaincre l’ensemble des populations que les vaccins contre la grippe A/H1N1 sont bénéfiques. Un challenge, en effet, en regard de la réserve des professionnels de santé eux-mêmes : d’après une enquête parue le 19 septembre dernier dans Le Moniteur des pharmacies (l’hebdomadaire de référence pour les pharmaciens), seuls 23 % d’entre eux ont l’intention de se faire vacciner. Un sondage, réalisé auprès des vétérinaires sur le site WK-vet.fr, montre de même qu’un tiers seulement des confrères envisagent de se faire vacciner contre la grippe A/H1N1, avec ou sans la grippe saisonnière. Une autre enquête, menée l’été dernier par l’espace éthique de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, révèle à l’inverse que quelque 60 % des professionnels de santé seraient prêts à se faire vacciner.

Livre blanc et création d’un comité “entreprises de santé”

L’assemblée générale a été l’occasion de présenter le premier livre blanc édité par la Féfis, qui s’inscrit dans la stratégie de faire progresser la santé humaine, mais aussi animale. Ce livre blanc poursuit plusieurs objectifs : ceux de la synergie, de la capitalisation des atouts présents sur le territoire français et de développement d’autres éléments d’attractivité, de l’ouverture de nouveaux dialogues, tout en s’appuyant sur un réseau local d’éducation et de formation.

Laurence Parisot, présidente du Mouvement des entreprises de France (Medef), a également proposé la création d’un comité des entreprises de santé au sein du Medef, dont la présidence sera assurée par Didier Hoch. Ce comité devrait permettre « d’aider à jeter des passerelles dans tous les domaines proches de la santé ».

Une réunion du Conseil stratégique des industries de santé est programmée par le président de la République pour le 26 octobre prochain. Sa mission sera de réunir les représentants de l’Etat et les acteurs de la santé pour définir ensemble les actions et les priorités du secteur en France.